Son ironie de mon sort
Aujourd’hui je
pourrais parler de Copenhague. J’aurais commencé par décrire
Oui j’aurais pu mais
je n’en ai aucune envie. Oh ça n’est pas que le sujet ne m’intéresse pas, au
contraire, mais en fait aujourd’hui c’est bien autre chose qui me tracasse et
me plonge dans un abyme de perplexité.
Et oui camarades, je
suis perturbé en ce lundi 7 décembre 2009 !
En soi ça n’est pas
vraiment une révélation fracassante j’en conviens, perturbé devait être mon
second prénom avant que l’état-civil ne décide de le changer en Georges. Et oui,
mon second prénom est Georges, que voulez-vous on ne choisit pas ce genre de
choses.
Toutefois
aujourd’hui j’ai besoin de me poser quelques instants sur le côté de la route
et de tenter de remettre les choses en ordre.
Au cours de ma
modeste et courte existence je me suis fracassé pas mal de fois contre les
rochers acérés des amours malheureuses. Ça fait mal c’est certain mais c’est la
même pour tout le monde, pas de jaloux comme ça !
De ces traumatismes
il en est ressorti que j’ai un mal de chien à offrir ma confiance en l’autre,
et que j’ai une peur panique de m’engager.
Ça c’est le constat.
Toutefois en
grattant un peu je me demande ce que « s’engager » signifie. Je me
pose la question et n’ai pas de réponse toute faite, carrée, immuable…non je
sais désormais que ce terme est à géométrie variable. Qu’un engagement pour les
uns signifiera bien plus que pour les autres. Me concernant, m’engager est déjà
admettre que je vis une relation un tant soi peu construite, même si elle est
fragile, même si elle est fragmentée pour ne pas dire éparpillée, même si elle
est diffuse.
Et ça me fout la
trouille. Alors bien entendu que mon argument premier sera de protéger l’autre,
mais c’est un écran de fumée si ridicule que le croire est une grossière
erreur. La seule personne que je protège dans ce refus de l’autre, c’est moi.
Et personne d’autre.
L’être humain a
cette capacité incroyable d’adaptation qui fait que l’on s’habitue à tout. On
s’habitue à ne plus savoir baisser sa garde et à ne plus faire confiance ni en
l’amour ni en ses propres sentiments, voire sensations. On s’habitue à la
solitude.
Pour ma part j’en
tire même un certain confort, voire un confort certain ! Se sentir libre,
et d’ailleurs l’être, sans obligation, sans compte à rendre, sans décevoir
quiconque, sans blesser personne…sans se faire mal surtout !
Bon il faut dire que
ma dernière expérience de vie à deux fut des plus traumatisante étant
totalement étouffé par celle qui ne voyait que trahisons et mensonges dans mes
paroles autant que dans mes actes. Je ne suis pas un ange mais ne suis pas non
plus le dernier des pourris, faut pas déconner ! C’est vrai que je suis
ressorti de là avec la ferme intention de ne pas m’engager ! Le mot est
lâché…
Cela a eu pour
conséquences de blesser d’autres personnes qui n’avaient pas à l’être, mais bon
j’ai envie de dire que c’est la vie. D’ailleurs je le dis !
Je me suis alors mis
à flâner sans aucune pression, sans vraiment de considération pour les autres.
A butiner au gré du vent les jolies fleurs qui passaient par là. C’est en effet
très confortable, certes un peu déstructurant car remplir du vide avec du vide
ça n’a jamais rien donné que…du vide !
Toutefois ce choix
est entièrement assumé, les règles du jeu sont fixées d’entrée et si l’on ne
veut les comprendre c’est à ses dépends que l’on y est confronté, mais au final
point de mensonges, point de manipulation ni de malhonnêteté.
Seulement voilà j’ai
une confidence à faire…bon c’est un genre de confidence vu que j’en parle ici,
mais j’essaie de rationaliser ce qui m’est arrivé, bien que je crois que
malheureusement ce soit tout sauf rationnel.
Quand je l’ai vu
pour la première fois je fus forcément interloqué, elle est tout ce qui me
plait chez une femme.
Vous savez ce genre
de personne que l’on croise dans la rue ou dans le métro et à laquelle on
invente un prénom, une voix, une personnalité, une vie…Impression fugace et
légère au cours de laquelle on se met à planer au dessus de la foule, et qui
finalement barre nos visages d’un sourire pour quelques instants. Et un sourire
est toujours bon à prendre par les temps qui courent !
Je la regardais
radieuse, souriante, belle à s’en taper la tête contre les murs. Elle naviguait
gracieusement parmi les autres convives de cette soirée.
Seulement voilà, il
se trouve que je n’ai pas du lui déplaire car elle engagea la conversation avec
votre serviteur. De manière fort drôle d’ailleurs ce qui m’a totalement
désarçonné car en plus d’être belle voilà qu’elle a de l’esprit ! J’étais
désarmé ! Elle m’avait eu en quelques minutes…diantre me dis-je !
Voilà des années de carapace indestructible qui volent en éclat ? Non
quand même pas, j’ai suffisamment de méfiance et d’expérience pour le savoir.
Toutefois je voulais
la revoir, et nous nous sommes revus.
Des heures magiques
où le temps reste en suspension, où le sommeil n’a pas de prise, ou
l’impression étrange d’être en confiance nous envahit pour ne plus nous lâcher.
Seulement voilà, et
c’est finalement là ou je veux en venir, le sort est plein d’ironie.
Un peu trop
d’ailleurs pour le coup.
Me voilà sous le
charme de cette fille qui sous sa plastique irréprochable se montre d’une
finesse, d’une intelligence, d’une complexité incroyable ce qui a pour effet de
me donner envie de baisser ma garde. De, pourquoi pas, tenter d’avancer un peu.
Oh bien sur les choses allèrent vite, trop vite certainement, mais quand les
choses se passent ainsi, pourquoi attendre ? Si ce n’est pour se
protéger…et moi qui suis un trouillard patenté, me voilà sans peur. Assailli
par une foule de questions sans réponses, mais je n’ai pas peur. Pas cette
fois…et puis…et puis comme ce putain de destin ne peut jamais faire les choses
correctement, voilà qu’il me tend un miroir et que j’entends des mots que j’aurai
pu dire à quelqu’un d’autre.
J’entends sa peur,
ses doutes, j’entends qu’elle doit fuir de crainte de tout briser. J’entends
tout ce que j’ai pu dire au cours de mes nombreuses fuites…et je ne peux la
blâmer. Je voudrais la prendre dans mes bras, lui dire que l’histoire n’est pas
toujours la même, que moi aussi j’ai un peu peur, que moi non plus je ne veux
plus me fracasser contre ces putains de murs.
J’aurais voulu lui
dire ça, je ne l’ai pas fait. Je doute que ça eut changé quoi que ce soit.
Et pourtant je lis
en elle comme dans un livre, certes elle tente de m’effrayer en me parlant de
son côté sombre, mais ceux qui me connaissent ici pourraient témoigner qu’il
n’y a pas grand-chose qui puisse me faire peur. Que la noirceur de mon âme je
l’ai étalée partout ou l’espoir mettait un peu de lumière, histoire de la
masquer.
Peut-être est-ce parce
que je la comprends si nettement que je suis incapable de la retenir ?
Peut être est-ce parce que je sais exactement ce qu’elle peut ressentir. Oh
bien entendu je n’ai pas la prétention de penser à la place des autres !
Surtout de quelqu’un de si déroutant, non, je sais simplement quel genre de
sensation la peur provoque.
Alors aujourd’hui je
suis un perdu, partagé entre le respect inaltérable que je porte à ses volontés
et le désir de ne pas la laisser fuir. Je suis disloqué entre ma tête et mon
cœur.
Ma tête risque de
gagner, et si depuis des années je cherche à ce que ma tête prenne le pas sur
mon instinct, mes émotions…Ce soir je la maudis cette foutue tronche !
Néanmoins il faut
savoir tirer des leçons de toutes les expériences et finalement deux choses me
sautent au visage :
Je ressens ce que
j’ai fait ressentir avant à d’autres. J’imagine qu’aucune d’elle ne lit ceci,
mais dans le doute, voyez que l’on paie toujours ce que l’on fait ! Bien
que cette morale judéo-chrétienne me semble assez ridicule, j’ai comme
l’impression que ça s’applique ici. Ce qui m’amène au second point qui est que
moi qui pensais ne plus pouvoir ouvrir cette petite boite rouillée dans
laquelle mon cœur tente de battre, je m’étais trompé.
Elle a su faire
sauter le verrou par un simple sourire…ou presque.
J’aurais aimé que
l’on s’essaie, j’aurais aimé que ça soit ma main qu’elle prenne, j’aurais peut
être pu l’aider à traverser le pont qui la sépare de la sérénité.
Elle est si belle,
elle est si triste…Nous aurions pu tenter de traverser quelques tempêtes
ensemble.
Toi qui sauras la
rassurer, toi qui sauras la rendre heureuse, prends-en soin, elle est bien plus
magnifique que ce qu’elle peut penser.
Tellement plus.
Je vais digérer tout
ça, je vais garder ces nuits sans sommeil que nous passâmes ensemble, tout au
fond de mon être. Je vais garder l’odeur de ta peau, ton sourire après que nous
ayons fait l’amour, je vais tout conserver…au chaud. Pour moi seul.
Comme il faut bien
terminer, je dirais…HASTA SIEMPRE. Mais ce soir le cœur n’y est pas vraiment.
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