Solidarité à géométrie variable
Hier soir j’étais
dans l’introspection et un vif besoin d’exprimer des sentiments intimes se
faisait ressentir. Mais ce matin, tombé de mon lit dès potron-minet (j’adore
cette expression dont j’ignore le sens d’ailleurs…je vais chercher) j’ai écouté
l’intégrale de la matinale à la radio.
Alors pour remettre
les choses en ordre, je dois vous avouer qu’il y’a quelques jours déjà suite à
une pertinente analyse de ma douce et tendre je m’étais attelé à digresser sur
Haïti. Et puis le temps m’a manqué, le texte était bancal ce qui d’habitude ne
me dérange pas, mais je n’étais pas vraiment satisfait.
Je suis doté d’une
abnégation à géométrie très variable et d’une flemme quasiment universelle, ce
qui a eu pour résultat de laisser tomber cette bafouille.
Ça arrive souvent,
néanmoins aujourd’hui marque le premier anniversaire de l’accession de Barack
Obama au pouvoir.
L’occasion était
trop belle, et étant d’humeur badine ce matin je me lance à nouveau.
J’ai peur de rien
moi !
Enfin si, de deux ou
trois trucs quand même, mais il ne faut pas le dire. Ça me fait peur…
Commençons par
Haïti.
Lorsque les colons
espagnols débarquèrent les premiers (on va dire que ce sont eux, même si,
paraît-il, des marins nordiques l’auraient fait avant. Sauf qu’on n’a jamais
fait un film avec Depardieu qui découvre l’Amérique en Drakkar ! Et si
Hollywood le dit c’est que ça doit être vrai) l’île était peuplée d’indigènes
très gentils et au sous-sol très riche.
Ils étaient sympas
ces indiens. Très aimables ils n’ont fait aucune réflexion aux conquistadors
qui ne sentaient pas très bon en arrivant, il faut dire qu’il n’y avait qu’une
douche pour tout le monde sur le « Santa-Maria » et aucune sur les
autres bateaux. Et puis ils avaient perdu le dentifrice au large du Portugal ce
qui n’arrangeait rien. Mais les indiens sont de vrais humanistes, et en
gentlemen qu’ils étaient, ne firent pas cas de l’odeur fétide des soudards
espagnols. Ils leur offraient même leurs femmes, ce qui est quand même
vachement sympa. Perso, jamais on ne m’a offert sa femme en guise de
bienvenue ! Et pourtant je sens bien meilleur qu’eux.
Mais ils étaient
comme ça les gars, simples, pas bégueules et très généreux.
Bon par contre ils
sont nuls en business. Une catastrophe. Ils échangeaient leur or contre des tapas.
Parfois même contre rien. Trop généreux, aucun sens du profit…des vrais
gauchistes, les premiers certainement d’ailleurs.
Alors les espagnols
puis les français vinrent vider le sous-sol haïtien sans vergogne, et en plus
ils refilaient la chtouille aux indiens, peuple fier et généreux mais pas
vraiment résistant aux maladies. Ce qui a fait que cette main-d’œuvre bon
marché se raréfiait tant et tant que la décision de faire venir des noirs
d’Afrique fut prise.
Je ne sais pas qui
en a eu l’idée, mais il aurait mieux fait de se péter une jambe ce jour là.
Alors des cargos
entiers, chargés de solides et robustes gaillards qui chantaient le blues,
faisaient la navette entre les deux continents.
En plus à l’inverse
des indiens qui ne faisaient aucun effort pour apprendre le français, les
africains montrèrent de réelles facilités en langues étrangères et c’était
quand même bien pratique pour discuter et chanter du blues.
Je ne comprends pas
ces gens qui refusent de parler français !?? C’est pourtant une langue facile
à apprendre. Enfin passons.
Bon et ensuite me
direz-vous ? Et bien ensuite, une fois que nous n’avions plus grand-chose
à tirer du sous-sol on s’est tiré en douce. Sans même dire merci ou je ne sais
quoi, non, non, on s’est cassé en pleine nuit et au réveil tous ceux qui
s’étaient couchés esclaves la veille étaient libres ! Quand on n’est pas
préparé ça peut surprendre. C’est comme la retraite.
C’est ainsi qu’Haïti
est francophone. Est-ce également la raison pour laquelle c’est un bordel sans
nom dans ce pays ? Il y’a certainement un peu de ça, en tout cas on ne les
a jamais aidés à avoir un système un petit peu stable et permettant finalement
à tous de vivre décemment.
Haïti est un des
pays les plus pauvres au monde (le plus pauvre en fait). Vous avez sans doute
tous vu ces marchés ou sont vendues des galettes…de terre.
Pas de pommes de
terre, non, de terre. Ils bouffent de la terre les gens là-bas, comme quoi on
pense toucher le fond et puis non, on continue la chute.
Mais ils ne mangent
pas de la terre depuis une semaine et l’atroce drame qu’ils vivent depuis, que
nenni ! Mais il y’a deux semaines tout le monde s’en foutait
d’Haïti !
Il semblerait que
les pays pauvres ont tout intérêt à vivre une catastrophe naturelle pour avoir
à manger et qu’on se bouge un peu le cul pour les aider.
Navrant.
Il faut bien entendu
les aider et la mobilisation internationale est impressionnante, mais pourquoi
ne pas le faire plus toute l’année ? Pourquoi faut-il un tsunami, un
ouragan, un séisme pour que les choses bougent ?
Quand le 20 heures
de TF1 ouvre durant deux minutes sur l’image d’une petite fille en sang au
milieu des décombres, forcément ça la touche la ménagère. Ça l’émeut, elle se
dit que ce n’est pas normal tout ça et envoie un chèque.
On pourrait ouvrir
tous les JT sur nos voisins de palier qui crèvent la dalle, peut-être serait-ce
efficace ?
La solidarité
humaine est, elle aussi, à géométrie variable. C’est rageant, navrant et somme
toute extrêmement décevant.
Mais je vous avoue
ne pas être si surpris que ça, juste un poil en colère.
Car en plus, cerise
sur le gâteau de boue, voilà que la France et les USA se disputent le
leadership de l’action humanitaire sur place.
Quelle indécence.
Quand Sarko parle
d’aller sur place, de faire un sommet (il adore les sommets, encore son
complexe de nain que voulez-vous…) pour savoir comment on va reconstruire le
pays, Obama envoie un porte-avion, 100 millions de dollars, prend en charge
l’aéroport et envoie plus de 1000 soldats.
L’Europe entière se
tâtant pour en envoyer 150…
Un parle, l’autre
agit. Besson dans son immense mansuétude a déclaré que les expulsions vers
Haïti seraient suspendues, dans le même temps les ressortissants Haïtiens ayant
de la famille aux USA sont accueillis à bras ouverts chez l’oncle Sam.
Comme dit le canard
ce matin, deux poids deux démesures.
Mais bon, ça reste
totalement minable et la France ne fait pas de la figuration, son aide est
réelle et, je l’espère, efficace. Néanmoins quel besoin de vouloir à tout prix
tout récupérer, tout manipuler… c’est gerbant.
Remarquez Obama ne
le fait pas uniquement par bonté d’âme c’est certain. En tant que prix Nobel de
la paix il lui faut quand même redorer un peu son image ternie par les vilaines
guerres d’Irak et d’Afghanistan.
Personne n’est dupe,
mais chacun pourra juger des deux styles. Celui du nabot de l’Elysée, et celui
de Mr Obama.
Ouais je sais je
suis partisan, mais je l’ai toujours été je ne m’en cache guère.
Le monde est fou, la
planète tourne bien vite mais de travers quand même.
Ce matin j’entendais
que le siège de sénateur de Ted Kennedy, siège démocrate depuis 50 ans, venait
d’être gagné par un républicain.
Apparemment c’est
une catastrophe pour l’administration Obama qui de fait n’a plus de majorité
pour faire passer la réforme du système de santé.
Cette réforme était
le combat de toute une vie de Ted Kennedy quand même, le sort est d’une ironie
parfois…
Ça confinerait au
burlesque si ça n’était pas si dramatique.
Parce qu’il semble
que le bilan en terme de politique intérieure de mister « Yes we
can » ne soit pas si brillant que ça. Que ses attaques contre les banques,
qui rappellent étrangement la rhétorique de Roosevelt en 1936 lors de la
campagne pour sa réélection d’ailleurs, ne soient pas très bien accueillies et cette
foutue réforme du système de santé ne soit pas prête à être mise en place.
Il veut apparemment
aller trop vite, enfin ce que l’extrême droite locale, Sarah Palin en
tête, estime aller trop vite, trop loin, trop fort… Or moi qui suis
binaire et basique (faux), lorsque l’extrême droite n’aime pas quelque chose,
je l’aime à la folie !!
Mais là je parle
sans vraiment savoir, donc je vais me renseigner et on y reviendra. Par contre
on peut affirmer qu’en terme de politique extérieure le bilan Obamesque est
bien meilleur, il faut dire qu’il partait de tellement loin qu’il ne pouvait
que redorer le blason des USA.
Mais nous y
reviendrons un autre jour, je n’ai pas trop le courage ce matin, et puis je
manque d’informations fiables.
Enfin voilà, c’était
mes petites pensées matinales, comme ça au débotté, à la bonne
franquette !
Sur ce je vais aller
prendre un café et travailler un peu quand même.
Hasta Siempre
Camarades…
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