Les régions
A force d’ingurgiter
de l’information, de la chercher un peu partout, de ne jamais arriver à satiété
on peut risquer l’indigestion.
C’est un peu ce qui
m’arrive en ce moment avec cette énième crise financière, ou monétaire, ou
politique voire les trois à la fois…
Je réalise que je
suis perpétuellement en quête d’informations sur le sujet, tant et si bien que
je ne fais quasiment plus rien d’autre. Bon je travaille encore un peu, j’avoue
mais je suis comme ça moi, un amoureux du travail et des choses bien faites !!
Nan, je
déconne…j’aime pas trop travailler, mais il faut le faire alors je le fais.
Donc je suis à deux
doigts de régurgiter tous les chiffres, analyses, infos et projections sur
cette crise dont je me repais allègrement, et c’est une sensation que je n’aime
pas. Vu que j’ai l’ambition démesurée de tout comprendre sur tout, lorsque
j’atteins mes limites j’en suis fort marri ! Et finalement ces limites
arrivent bien vite et me ramènent inexorablement à ma condition d’ignorant et
de consommateur d’informations.
C’est moche et assez
vexant.
C’est pourquoi, par
fierté ou bien par modestie (je frôle l’oxymore là !! ça me fait des
frissons partout…), j’ai pris le parti de ne plus en parler avant qu’il ne se
passe suffisamment de choses pour que je puisse en faire du gras.
Toutefois avant de
clore ce chapitre je me permets de relater une analyse qui bien que simple ne
m’apparaît pas comme si « simpliste » que ça, mais là encore peut
être me trompe-je…l’histoire me le dira, et je la remercie.
Donc tout le monde
donne son avis, analyse à sa sauce le séisme que nous sommes en train de vivre,
nous européens aisés, mais je cherchais une idée forte qui puisse résumer un
peu l’ironie et le cynisme de la situation…je l’ai trouvée !
En 2008 les états
ont renfloué les établissements financiers (banques essentiellement mais
également Hedge funds le plus souvent par le biais des dites banques
d’ailleurs.) ce qui a eu pour effet de creuser la dettes des états créanciers.
C’est
mathématique !
En 2010 les
établissements financiers qui ont reçus des prêts de la part des états se sont
mis à spéculer contre la dette des états…
Normalement là il
y’a quelque chose qui doit choquer le lecteur…vous ne trouvez pas ?
En gros les banques
ont contribué à creuser la dettes publique afin qu’elles restent à flot, et
ensuite ont spéculé contre la dette…c’est absolument machiavélique quand ont y
pense.
Machiavélique et
assez génial au final.
Ils creusent les
déficits, puis ensuite se font du pognon sur les dits déficits…et nous, pauvres
cons, ne disons rien, ne faisons rien…Ah si en Islande ils emprisonnent les
banquiers maintenant.
J’avoue que ça me
fait plaisir, même si ça pue un peu le populisme cette histoire si vous voulez
mon avis.
Et d’ailleurs si
vous le ne voulez pas vous n’avez pas bien le choix…c’est pas la démocratie ici
les gars !
Expliquer ce
processus aux masses ne serait, à mon avis, pas si compliqué, mais les
autorités veulent-elles vraiment signifier à leurs peuples qu’afin de rassurer
les marchés et de pérenniser le système bancaire elles vont imposer une cure
d’austérité voire de rigueur qui vont avoir des conséquences directes sur la
vie quotidienne de millions de personnes.
A un moment ça va se
voir quand même non ?
J’ai bon espoir pour
une fois que les populations européennes ne cautionnent pas ça et se rebellent.
Bon, ensuite on est
confronté à un autre problème ; à savoir qui fédère les mécontents, ceux
qui désirent le changement ? Notre seul moyen d’expression et de pression,
à nous le peuple, est le vote. Il y’a, je vous l’accorde, également la lutte
armée, mais c’est à double tranchant et assez sensible comme sujet, donc on ira
si vraiment nous ne pouvons faire autrement.
Ce qui n’est pas à
exclure c’est vrai.
Donc pour qui
voter ?
Personnellement je
sais pour qui je vote, mais chacun étant heureusement libre de son choix à quoi
risque-t-on d’assister ?
Et bien à la
résurgence des mouvements réactionnaires et populistes d’extrême droite…comme
toujours.
Lorsqu’on regarde la
France, l’Italie et la Belgique on constate que l’extrême droite reprend des
vives couleurs mais son discours a imperceptiblement changé si l’on s’y attarde
un moment.
Je sais qu’il est
insupportable d’écouter les discours de
C’est quelque part
rassurant, sauf lorsqu’ils font 10% des voix à une élection, là ce sont des
frissons d’angoisse qui parcourent ma douce, et si exquise, échine.
Mais je m’égare…donc
si l’on prend le temps de lire les propos tenus par les fachos de ces trois
pays un dénominateur commun semble émerger : Le régionalisme !
Il y’a encore peu de
temps le cheval de bataille de l’extrême droite était le nationalisme. Ils
fustigeaient l’Europe et mettaient en avant les nations, qu’ils fantasmaient
protectrices, rassurantes, et débarrassées de tous les étrangers.
Or le concept de
nation est devenu assez flou, et pour une fois ça me plait. Si on veut que
cette putain d’Europe devienne enfin quelque chose de solide politiquement, il
faut qu’on arrive à créer cette fédération d’états, et les compromis
indispensables à cela se font évidemment au détriment des nations elles-mêmes.
Se sentir Européen
avant de se sentir Français est un bel objectif je trouve.
Donc les connards
d’extrême droite sentant que la nation ne rassure plus se sont mis à descendre
d’un étage et sont arrivés à la région.
En Italie la ligue
du nord cherche à faire sécession, et les dirigeants de ce parti fasciste, et
fier de l’être, sont au gouvernement, notamment au ministère de l’intérieur.
Ces gens prônent une
Italie composée de régions autonomes au sein desquelles les dirigeants locaux
auraient tous les pouvoirs, et notamment ceux de légiférer et d’appliquer les
politiques sociales et migratoires les plus abjectes qui soit.
En Belgique les
abrutis du Vlaams sont en train de faire exploser ce pays pour la même raison
que les fêlés italiens, à savoir que les flamands veulent se débarrasser des
wallons. Pourquoi ? Bof parce qu’ils sont totalement cons.
Entre autre…
En France les
discours frontistes s’adressent désormais à la fibre régionaliste de leurs si
sympathiques électeurs.
Il faut écouter la
grosse blonde parler devant un parterre de bouseux dans cette belle région du
Pas-de-Calais.
Si, si elle est
belle, je la connais bien et les idées reçues sur cet endroit sont souvent
fausses.
Mais ça n’est pas le
sujet.
L’ironie de
l’histoire est que ces gens sont totalement europhobes mais ne refusent jamais
une subvention européenne.
Le dégoût actuel des
peuples pour la politique et le rejet du pouvoir peut avoir des conséquences
désastreuses.
Sentir que le
politique ne peut rien face aux financiers est très frustrant. Et cette frustration
peut pousser les aigris dans les bras des fachos.
Ce qui me tracasse
est que, fort de notre connaissance de l’histoire, on se pense incapable de
reproduire le même schéma qui en
Ça me rend perplexe
je dois bien l’avouer. La gauche a repris quelques couleurs depuis quelques
temps et c’est très bien ainsi, mais malheureusement les cons semblent toujours
aussi nombreux.
On se veut européens
dans un monde qui devient un village, et eux parlent encore de régions…c’est aberrant
d’être si loin des réalités, néanmoins il ne faut pas laisser ceux qui vont
vers l’extrême droite par déception plus que par conviction sans tenter de les
comprendre et finalement de leur faire entendre raison en leur proposant une
alternative crédible.
Nous ne pourrons pas
sauver tous les électeurs du FN, mais je suis certain qu’une bonne partie peut
l’être.
Enfin voilà,
finalement je voulais parler de la difficulté inhérente à la création, et
surtout mon incapacité du moment à avancer sur mon projet de BD ; et je
cause de l’extrême droite…on ne se refait pas !
Sur ce je vais
m’échiner à essayer de réussir à dessiner des sourires, je n’y arrive plus.
Un jour quelqu’un
m’a dit apprécier une de mes chansons et m’a demandé si j’écrivais des choses
plus « gaies ».
J’ai répondu que
pour moi écrire quelque chose de drôle, de léger sans être stupide et qui
m’intéresse, était une vraie gageure.
Par contre écrire la
souffrance, les doutes et les errances, était bien plus facile.
Il m’a rétorqué que
ça n’était pas évident du tout et que chacun faisait comme il pouvait, comme il
ressentait les choses.
Et bien pour le
dessin c’est la même chose, je m’éclate à dessiner les gens tristes ou
mélancoliques, à dessiner les villes en flammes et les manifestants sur les
barricades, mais j’en chie comme jamais dès qu’un d’eux doit sourire.
Je ne vous parle
même pas de rire, non juste sourire.
Donc sur ces entre
faits j’y retourne non sans vous souhaiter un agréable week-end.
Hasta siempre
CAMARADES !!
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