Zone libre

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Le temps suspendu

Il faut savoir reconnaître ses erreurs ! Ceux qui ne sont pas d'accord peuvent sortir, merci.

On peut également dire qu'il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis, ça revient à peu près au même. C'est pratique quand j'y pense, deux expressions pour un même sens. Ça permet de varier un peu, Ahhh joie et richesse de la langue française ! Cette phrase devrait faire plaisir à Eric Besson, j'en suis désolé, ça n'est en aucun cas le but, mais j'ai envie de la laisser. Parce qu'en plus je l'aime beaucoup…la langue française hein ! Pas Besson ! Je précise pour les distraits.

Mais revenons à nos moutons…(encore une expression à la con, va p'tet falloir que je me renouvelle moi !)

 

Il faut, donc, savoir reconnaître ses erreurs…Et ce matin je vais me plier à l'exercice.

J'ai toujours détesté le jour de mon anniversaire. Les raisons en sont multiples comme autant de cours d'eau qui conflueraient pour former cet océan de détestation au milieu duquel semblait trôner ridiculement le jour de mon anniversaire.

De ce fait je n'ai jamais aimé une seule des journées marquant la funeste date…jusqu'à cette année.

C'est donc sur cette affirmation : « Aucune de mes journées d'anniversaire ne me procura un plaisir particulier, voire toutes me furent atrocement longues et douloureuses. » que je veux revenir.

Certes la phrase en elle-même est difficilement insérable dans une conversation courante, ou alors au risque que cela porte à conséquence, néanmoins elle veut bien dire ce qu'elle veut dire, et ici on ne fait pas de chichis !!

 

Ce jour est, depuis 4 nuits, devenu une date mémorable.

 

Et pourtant elle marque deux ruptures dans ma vie. Une que j'attendais je crois, et l'autre qui me torture et n'a pas fini de le faire.

 

La date de mon anniversaire est, en soi, totalement anecdotique voire sans aucun intérêt, mais il faut la replacer dans le contexte pour saisir ce que je vais maladroitement tenter de narrer ici. Les mots ne seront jamais assez forts pour exprimer mon ressenti, mais je m'y essaie quand même, j'ai peur de rien !

Je suis né le 26 Décembre. Jour un peu bâtard perdu entre le banquet de Noël et l'orgie du 31.

Cette année, après maintes tergiversations, je décidais de me rendre dans la maisonnée familiale.

L'ambiance y était égale à elle-même et j'y ai revu ceux que je n'avais pas vus depuis de longs mois. Bon, nous ne nous parlâmes pas, mais au moins nous étions réunis.

A part mes neveux, je pense que personne ne dut m'adresser deux phrases d'affilée. A leur décharge, je n'ai pas fait beaucoup d'effort, mais je ne m'en sentais pas vraiment la force.

 

Me voilà donc le 24 au soir festoyant et ripaillant au son des rires des enfants qui s'élevaient de cette chaude et belle ambiance de Noël.

Dit comme ça, ça paraît même joli !

 

Mais voilà, je suis à 500 kilomètres de Paris et je pense à elle. Elle me manque terriblement, bien qu'elle m'ait quittée quelques jours auparavant.

Son souvenir me ronge, je n'ai qu'une envie c'est de lui parler, la prendre dans mes bras, sentir sa peau contre la mienne, voir son sourire illuminer son visage…bref j'ai le corps à Bourg-En-Bresse et la tête à Paris.

 

Je ne tiens pas à rentrer dans des détails qui nous sont propres à elle comme à moi, mais il se trouve que dans la nuit du 25 au 26 Décembre, elle m'offre la plus belle preuve d'amour qu'il m'eut été donné de recevoir…un véritable coup de folie, cette fille est un tourbillon.

 

Elle a su faire de cette journée un moment inoubliable, unique et que je garderai à jamais dans un coin inviolable de mon cœur.

 

La poésie, le lyrisme, le courage dont elle a fait preuve me rendent muet d'admiration, de bonheur et…d'amour.

 

J'ai parlé de ruptures plus haut ? Et bien la première est avec ma famille. Je n'entrerais pas dans les détails, mais la manière dont ils l'ont traité est selon moi d'une rare grossièreté, d'une méchanceté certaine et si c'est vraiment mon bonheur qu'ils veulent, malheureusement ils n'ont aucune idée de ce qu'il peut vraiment être. Dont acte.

La colère se mêla à l'incompréhension et l'irrésistible besoin de la protéger face aux agressions.

 

Nous décidâmes pourtant d'attendre la fin du repas pour nous enfuir. Direction Lyon et sa Croix-Rousse !

 

Je vous passe les visites des pharmacies, étant partis sans prévoir que le séjour durerait plus longtemps que prévu, nous fûmes fort dépourvus lorsque le dernier cachet fut venu…ça méritera d'ailleurs une petite bafouille, mais ça n'est ni le lieu, ni l'endroit.

 

On nous accueillit comme rarement je le fus. En deux coups de fils nous avions accès à un appartement au beau milieu de la Croix-Rousse. Certes j'ai merdé car j'ai loupé celui que j'étais venu voir et la lui présenter, et je m'en excuse, seulement nous entrâmes, elle et moi, dans une bulle si épaisse que rien ni personne ne pouvait la faire éclater.

 

Personne à part nous, ce qui fut fait avant-hier soir…

 

Mais ces 2 jours resteront à jamais en suspension dans mon cœur, dans mon cerveau, dans mes tripes…durant ces deux jours le temps n'avait pas de prise. Les angoisses devenaient moindres, chaque seconde qui passait nous rapprochait encore un peu plus.

Aucun désaccord (mis à part que j'ai un peu de mal avec la première de sa Clio mais sinon rien à signaler), aucun conflit, aucune ombre n'est venue ternir ces quelques heures.

 

Et pourtant le deal était clair. Malgré l'amour, malgré l'évidence, elle partirait une fois que nous toucherions Paris.

Ce qu'elle a fait.

 

Au fond de moi je sais que c'est possible, que l'espoir n'est pas près de mourir, et pourtant la voilà loin…mais ce que nous nous sommes offerts, ce que nous avons à nous offrir ne peut pas ne pas l'être.

 

Nous savions elle comme moi que le retour sur terre serait d'autant plus douloureux que l'ascension fut fulgurante et si haute.

Mais si nous avions à refaire quelque chose, nous referions exactement tout comme nous le fîmes.

 

L'amour est une force incroyable, mais il sait parfaitement s'immiscer entre la raison et le cœur pour n'envelopper que le dernier et rendre la raison totalement insignifiante.

 

Je ne regrette rien de ce qu'elle m'a offert. Je ne regrette rien de ce que je lui ai dit, rien de ce qu'elle m'a dit.

 

Je comprends si fort ses questions, ses angoisses, son besoin irrépressible et vital d'avoir quelques réponses, quelques pistes, quelques certitudes, que je ne peux la retenir. Chacun de mes arguments serait fallacieux, et on ne lui fait pas croyez-moi !

Et puis je ne mentirai ni à elle, ni à moi.    Alors elle est partie, amoureuse, malheureuse et moi je suis comme un con, seul la tête pleine de ses rires, son odeur encore ancrée en moi, et pas bien joyeux non plus, il faut bien avouer.

 

Je n'ai aucune visibilité sur ce qui va nous arriver, on se manque mais qui vaincra ? L'amour ou son besoin de solitude ? Je reste persuadé que nous ne sommes pas face à un dilemme entre l'amour et la raison. Ils se confondent étrangement et de manière si unique.

 

Je sais que je vais l'attendre, je sais qu'elle a conquit ce qui restait de moi pour qu'elle puisse partir sans me dire adieu.

Je m'étais juré de ne plus jamais attendre une femme.

Je m'étais aussi juré de détester à jamais le jour de mon anniversaire.

 

Quand je vous dis qu'il faut savoir reconnaître ses erreurs…

 

HASTA SIEMPRE…



30/12/2009
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