Zone libre

Ça y'est…c'est enfin Septembre qui nous sourit !

Ahhh je vous avoue qu'il m'a semblé long cet été, et pas spécialement plaisant. En même temps je crois que définitivement je n'aime pas l'été…mais on s'en fout me direz-vous, et je vous rétorquerais que certes, vous marquez un point, néanmoins si on peut plus parler dans cette maison ben je ne dirais plus rien. Et puis je partirai et vous ne me verrez plus jamais et vous serez contents, contents…contents.

Donc c'est Septembre. La douceur de l'été finissant accompagne le flot des vacanciers tantôt heureux, tantôt totalement déprimés de revenir suer sang et eau qui sur les bancs d'une faculté quelconque, qui dans un bureau bercé par le ronron des ordinateurs qui encore sur le chantier en face de mon bureau…d'ailleurs ils ont du faire péter une canalisation d'égouts là parce qu'une vieille odeur de merde nous fait frétiller les narines ce matin. Le bonheur.

Le premier Septembre marque également la fin du Mercato d'été, cette faste période ou joueurs de football, entraineurs et dirigeants dansent ensemble au son des millions d'euros, la décence dans la poche et le portefeuille en bandoulière. D'ailleurs je lis qu'un indésirable de mon club favori est encore là…on va payer un type 200 000 € par mois pour ne même pas jouer au football. Allez comprendre, moi j'ai cessé d'essayer.

Septembre est également le mois du paiement de son tiers provisionnel. Je ne vous l'apprends pas chers amis contribuables, généreux contributeurs d'une société égalitaire et solide, démocratique et vivace telle que nous l'espérons tous !

C'est d'ailleurs là-dessus que j'aimerais m'arrêter un instant. Oh bien sur une fois de plus je vais fustiger ce gouvernement incapable, bien évidemment je serai de mauvaise foi et la méchanceté risque de se mêler insidieusement à la raison et me faire déraper. Bien sur que ça va se passer ainsi qu'espérez-vous ? J'ai quand même deux ou trois valeurs sures auxquelles me raccrocher merde !

Et taper sur Sarkozy et sa bande de crétins est toujours un bonheur, même si c'est un peu trop facile. On a les plaisirs qu'on peut ma bonne dame !

Voilà quelques jours une bombe est sortie du ministère du budget. Le ministre du dit-budget, Eric Woerth, déclare sans rire qu'il est en possession d'une liste de 3000 évadés fiscaux en Suisse, liste fournie par les établissements bancaires Suisses et intime l'ordre à ces contrevenants de se rendre avant le 31 Décembre et ainsi il ne leur arrivera rien, sinon !!!

Sinon quoi ?

Mais la farce débute bien avant d'éventuelles sanctions. Tout d'abord le terme « d'évadés fiscaux » me choque brutalement.

Comme si la fiscalité était une prison, comme si payer l'impôt était une punition ?? Sans déconner un jour aura-t-on un gouvernement de droite qui admettra que leur démagogie naturelle sur ce sujet entraîne les pires comportements et notamment ceux qu'ils veulent combattre en faisant rentrer des recettes fiscales ?

Un peu comme en 2003 ou Sarkozy avait dit à des policiers lui expliquant qu'ils avaient organisé un match de Football avec des jeunes du quartier qu'ils n'étaient pas « travailleurs sociaux », et 6 ans après on se demande comment faire se parler policiers et « jeunes » (j'ai horreur de ce terme générique et stupide mais je n'ai pas le courage d'en chercher un autre). Il y'a 6 ans ils jouaient encore au foot ensemble, peut-être n'auraient-on pas du tout casser ? Enfin moi ce que j'en dis…

Donc « évadé fiscal », ça veut dire quoi ? C'est un type qui au péril de sa vie a bravé les épreuves et a réussi son évasion, entravé malhonnêtement par l'honteuse fiscalité étouffante de ce non moins honteux pays qu'est la France ?

L'impôt est le socle de la démocratie. L'impôt est une manière de participer ensemble de manière équivalente à la vie de la société.

Même les sociétés ultralibérales comme en Grande-Bretagne ou aux USA voient leurs classes moyennes payer plus d'impôt sur le revenu que nous (je dis bien classes moyennes il va de soi que les très riches, paient très peu là-bas…l'apanage de l'ultralibéralisme si cher à mon cœur d'acier et de plomb fondu). Néanmoins ils paient plus et ont moins de services publics !

Pour avoir un niveau d'éducation, de santé, des infrastructures routières etc…équivalents avec nous, les anglo-saxons doivent payer bien plus que ce que nous « vole » l'état dans nos poches de travailleurs maltraités !

Au final on parle de pouvoir d'achat mais jamais vraiment de qualité de vie, le débat reste ouvert.

Parler d'évadé fiscal est une honte, et ça n'est pas uniquement un problème lexical, les mots ont un sens, et fomentent les pensées.

Alors comme ça Woerth aurait une liste de 3000 noms ? Etonnant quand on sait le mal qu'a eu l'administration Américaine à obtenir 450 noms de fraudeurs de la part des banquiers Suisses. Très étonnant…et tellement pas crédible.

Mais bon, passons.

On demande donc à des gens qui ayant fui en Suisse pour ne pas payer d'impôts et qui n'ont donc aucun réel sens civique pour ne pas comprendre le vrai but de l'impôt sur le revenu, de changer radicalement leur mode de perception (ah ah elle est bonne tiens, je la laisse) et de rapatrier leurs capitaux au pays ?

Et donc on voudrait nous faire croire ça ?

Il y'a tant de niches fiscales, tant de façon de frauder toutes flirtant avec la légalité que de toute façon menacer ne sert à rien. Si les très riches ne comprennent pas que leur contribution est aussi importante à la société que la mienne, qu'ils y restent en Suisse, je n'ai pas envie de faire partie de la même société qu'eux !

Seulement dans 15 jours la majorité des français va s'acquitter d'un tiers de leur écot. Et en ces temps difficiles ou nombre de chômeurs nouveaux sont apparus, certains auront du mal à payer, c'est certain.

Alors faire croire que l'on s'attaque aux riches en brandissant de fausses listes en faisant les gros yeux et en disant n'importe quoi n'a d'autre but que de faire passer la pilule au bon peuple que nous sommes.

Mais on n'est pas tous dupe…Le jour ou l'idée que l'impôt n'est pas une punition mais bel et bien une bénédiction sera acquise on aura fait un grand pas vers une société un poil moins égoïste, un peu plus bandante !

Il reste cependant pas mal de chemin à parcourir j'ai l'impression pour y arriver.

La prochaine fois on parlera perturbations climatiques, il y'a des choses qui m'ont interpellé cet été…

Et puis ensuite il sera trop tard, on aura oublié ce que c'est d'avoir chaud.

Hasta Siempre camarades, la lutte continue !