Zone libre

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J'aime pas sa réponse

Je passe par des phases totalement monomaniaques, voire dangereusement psychotiques au cours de ma vie. Je le réalise souvent lorsqu'il est trop tard, et il arrive que cela porte à conséquence et m'entraîne dans un gouffre de culpabilité mâtinée d'incompréhension.

Et puis c'est parfois plus innocent. C'est, je crois, le cas en ce moment. Ben oui j'attaque chaque journée par l'écoute de la même chanson de Tom Waits et ce plusieurs fois d'affilée. Les gens me trouvent cinglés, ils ne savent pas que le seul mec sain d'esprit dans cette pièce est moi…mais bon, ça ne me dérange pas de passer pour le tordu de service, ça a ses avantages.

Cette chanson est d'une beauté à couper le souffle, elle parle d'une pute qui écrit à Tom. Elle lui raconte que sa vie va mieux, qu'elle a cessé de se défoncer et de boire, qu'elle est enceinte et qu'elle a même trouvé un homme pour s'occuper d'elle...et puis elle avoue que tout ça n'est pas vrai, qu'elle a besoin d'argent pour pouvoir assurer sa liberté conditionnelle un jour de Saint-Valentin.

 

Dit comme ça, c'est plutôt obscur, raconté par mister Tom tout seul au piano, ça a une gueule incroyable !!

 

Enfin bref, je ne sais pas pourquoi je raconte ça, c'est pas super intéressant…mais au moins c'est joli. Il faut dire que je guette les moindres signes de ce que j'estime être beau.


Parce qu'une fois de plus cette salope d'existence vient de me faire un magnifique croche-pied et me voilà la gueule par terre, étalé de tout mon long, sans la force de me relever et pourtant…je n'ai pas le choix.

 

Ça fait un mois que je l'ai rencontrée, on a même eu le temps de tomber amoureux, mais pas su atténuer ses peurs. Oh bien entendu je connais parfaitement la rhétorique de la rupture et sans être amer, elle la manie avec dextérité.

Me voilà de nouveau perdu au milieu de cet océan de douleur et de solitude. En soi je m'en fous de la solitude, elle est mon amie pour la vie, non, ce qui me terrasse est qu'elle s'en aille. Mais on ne va pas non plus attacher les gens pour qu'ils vous aiment !! Enfin certains le font, et je ne cautionne pas. Mais c'est un avis très personnel.

 

Je ne vous dirai pas ici ce que je lui ai dit, à quel point j'aurais aimé qu'il en fut autrement, ça nous regarde elle et moi. Mais par contre ce qu'elle a su ouvrir en moi me semblait prêt à être vécu, j'ai peur des autres mais je n'ai pas peur d'elle. Je me pensais un peu guéri, prêt à lâcher un instant la bride de mon autoprotection maladive, ben c'est raté.

 

Et puis arrivent ce qu'ils se plaisent à nommer « la période des fêtes »…ça m'a toujours fait horreur ce truc là.

 

La période des fêtes !!?? Ça veut dire quoi ? C'est une période ou on est tenu de faire la fête ? On est tenu d'être heureux ? On se doit de participer à la grande braderie planétaire ou les avides refourguent leur camelote parce qu'il est vrai qu'on est quand même vachement plus heureux avec le dernier I-Pod que sans.

L'ultra consumérisme poussé à l'extrême, voilà ce que Noël représente pour moi. Les mémères emperlousées les bras chargés de paquets qui enjambent les mendiants qui réclament quelques miettes à la sortie des grands magasins, les gamins capricieux qui font semblant de croire au père noël et se font miel et niais, les tonnes de bouffe qui de toute façon finiront à la poubelle…quel désastre.

 

Noël est une période honnie pour moi. En plus c'est mon anniversaire et j'ai une sainte horreur qu'on me souhaite mon anniversaire, ça n'a aucun sens je trouve. C'est comme la journée de la femme, il existe une journée ou la femme serait au centre des préoccupations ? Une seule journée, le reste du temps qu'elles retournent torcher les gosses et faire la bouffe et surtout sans broncher !!

Et bien voilà, Noël a autant de valeur pour moi que la journée de la femme, ou la gay-pride, autant dire nulle.

 

J'imagine que ma douleur de la voir s'éloigner, et d'être si inflexible, alliée à cette putain de période pourrie n'arrangent en rien mon moral et mon pessimisme naturel qui revient au galop…

 

Car, oui, elle est inflexible. Elle est magnifiquement inflexible ! Je me vois en elle quand j'étais gosse et qu'ils avaient beau cogner tout leur saoul je ne pliais pas. Jamais. Question de fierté ou besoin d'amour ? Les deux se tiennent, mais c'est trop long à développer et je n'ai pas envie de parler de ça ici.

 

J'ai cru que durant cette période bénie ou elle a su dompter son effroi j'avais un quelconque avenir pas trop dégueulasse. Oh bien entendu je suis bien mieux loti que nombre de mes semblables, c'est évident et me plaindre est d'une indécence crasse. Mais quand même, c'est ma vie, ma douleur, et vu que c'est moi qui la ressens elle est actuellement la pire chose que je puisse vivre. Et je m'excuse sincèrement à tous ceux qui ont faim ou froid de tant d'égocentrisme et d'égoïsme.

 

Je suis persuadé qu'elle et moi aurions pu être heureux, mais c'est bien beau d'en être persuadé, si je suis seul ça ne vaut pas tripette comme conviction.

Tiens, c'est plus Tom Waits, mais les Black Keys…c'est bien aussi, un autre genre, mais c'est bien.

 

Mais revenons à nos moutons. J'ai donc rencontré une fille extraordinaire dont je suis tombé amoureux presque immédiatement et dont aujourd'hui je peux dire sans me leurrer que je l'aime.

Pas évident à dire mais je l'ai dit !

 

Cette fille n'arrive pas à être avec moi, et décide de partir pour être seule me dit-elle. Et moi je la crois. J'aurais à la limite préféré qu'elle me quitte pour un autre ou en me disant que j'étais un gros blaireau sans intérêt et que j'étais un grand malade d'avoir imaginé qu'il puisse se passer quoi que ce soit entre nous. Ç'eut été plus radical mais au moins j'aurais tout compris.

Là elle me dit des choses magnifiques mais s'en va.

Je comprends tout je crois, et ça me plonge dans un abîme de tristesse…tant pis j'ai l'habitude.

 

Il est intéressant toutefois de remarquer que si cette histoire m'était arrivée voilà quelques mois j'aurais réagi autrement plus violemment. Enfin envers moi-même, entendons-nous bien, j'ai cessé de me bagarrer dans les bars quand j'avais 18 ans. Oui j'aurais certainement atténué mon chagrin à coup d'injections intraveineuses diverses et variées et de crack.

Mais voilà, je travaille un peu quand même sur ce sujet qui me passionne : moi. Ouais je sais c'est mal de se prendre pour le centre du monde, mais je ne le fais pas toujours et puis ça n'emmerde personne.

 

Je n'ai pas aimé retrouver ces vieux réflexes de fuite. Je n'ai pas aimé m'enfiler tous ces cachets et cet alcool. Le spectacle navrant de mon corps en vrac auquel j'inflige ces cachetons et somnifères, vomissant son alcool et ne sachant même plus comment on fait pour pleurer, m'a fait pitié.

 

Et avoir pitié de soi est une sensation dégueulasse. Voilà longtemps que je ne l'avais pas ressentie. Et pourtant j'imagine que ça devait se passer ainsi.

Elle m'a fait m'élever trop haut pour que la chute ne soit pas sans dommage.

 

Voilà trois nuits que je me jette contre les murs à coup de Jameson d'anxiolytiques et de somnifères.

Ça suffit maintenant j'ai suffisamment joué, et puis c'est totalement con car j'ai encore mal.

 

Ni plus ni moins mais j'ai encore mal.

 

J'ai envie de l'entendre, de lui parler, de la voir, lui faire l'amour, la sentir au creux de moi comme elle aimait s'y blottir. J'en crève de n'avoir pu l'aider à surpasser cette peur qui nous entrave.

 

Qu'importe, même si elle le refuse, je l'attendrais le temps qu'il faudra. C'est aussi simple que ça.

 

Ça va me dégager du temps pour enfin finir les planches que je n'ai pas terminées…faut voir le bon côté des choses.

 

Mais ce matin j'ai du mal à le voir, un mal de chien.

 

Pour le coup la lutte ne fait vraiment que commencer…HASTA SIEMPRE

 



22/12/2009
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