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Israël...malgré TOUT

Un des axes directeurs de ma pensée et, (bien que pas assez) de mes actes, est un attachement viscéral, limite obsessionnel, aux valeurs de gauche. Mon mépris de la droite et de ses idéaux rétrécis lamentablement égoïstes (au mieux) et réactionnaires (le plus souvent) est un vrai moteur. Je le concède aisément. Le problème de la droite n'est pas tant de pouvoir s'exprimer, bien que si j'étais au pouvoir ça serait certainement le cas, ni de pouvoir manipuler des concepts et des idées fort louables, c'est la manière de le faire. La droite nous parle du travail comme d'une valeur fondamentale pour l'équilibre de chacun, nous parle de réussite, de mérite, de pouvoir…rarement directement de pognon d'ailleurs, même si depuis qu'ils sont décomplexés finalement ils osent tout (comme disait Audiard « les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait »).
L'idéologie libérale me révulse. La droite française m'afflige. Le nationalisme et l'égoïsme brandit en étendard par leurs représentants entraine des envies de meurtres qu'il me faut bien étouffer dans l'œuf.
Après suis-je de gauche ? Intellectuellement c'est indéniable, mais pratiquement j'ai encore des doutes…je vis dans le super luxe, je baigne dans l'opulence la plus indécente et je n'ai pas fait grand-chose pour ça à part travailler (un peu) et surtout naître dans le privilège le plus détestable.
Je suis ulcéré que des gamins dans ce pays puissent ne pas manger à leur faim, et je ne parle même pas de ceux qui jamais ne pourront partir en vacances, ne serait-ce qu'à quelques kilomètres de leurs logis. Mais dans le même temps je suis contre les associations caritatives qui sont la caution abjecte du libéralisme malvoyant.
J'estime que c'est à l'état, donc nous, de subvenir aux besoins des plus démunis, de permettre à ceux qui ne veulent pas travailler ou ne le peuvent pas de pouvoir vivre décemment, ça n'est pas à des associations privées ! C'est bien l'assistanat comme disent les rapaces de l'UMP, c'est très bien même parce que de toute façon il y'aura toujours une majorité de gens qui, s'ils ont le choix entre ne rien faire et travailler, iront  toujours travailler. Par contre s'ils veulent pouvoir faire autre chose pourquoi les en empêcher ?? Combien ça coute de renflouer la BNP ? Combien ça coute d'augmenter le RSA de 200 % ?? Entre nous que la BNP s'écroule, que le système flambe, que la finance explose, que les banquiers se jettent par la fenêtre comme aux plus beaux jours de Février 1929….quel pied ça serait !

J'entends souvent « Mais si tu n'es pas content du système, agit pour le changer ! »….ok mais vous ne serez pas déçus, et entre nous il est préférable que je ne sois pas aux manettes. Enfin préférable pour la majorité car comme tout despote contrarié je privilégierai mes proches et maltraiterai les autres…donc à mon sens il est mieux que je reste à ma place.
« Mais si la misère te mets en colère va distribuer des repas aux restos du cœur »….Hors de question camarade !!! J'ai fait des trucs comme ça. J'ai passé un Noël à servir des repas au secours populaire, j'en ai passé un autre à aider le SAMU social, à voir que la société laisse quelques miettes à ces gens qui deviennent encore plus misérables, encore plus malheureux…
C'était en 2003, ou 2004 je ne sais plus, j'avais comme consigne de ne pas servir plus de deux verres de vin par personne. Non pas pour les rationner mais pour éviter l'ivresse flagrante et des violences potentielles…sauf que je trouvais ça lamentable et je suis passé outre allègrement, jusqu'à ce qu'un responsable me sermonne ! Résultat j'ai fini avec un gus chez l'arabe du coin pour acheter du pinard et offrir du rabiot à chacun, ou presque….Ces gens, sans-abris pour la plupart, ou bien souffrant d'une intolérable solitude s'étaient mis sur leur 31, s'étaient apprêtés pour profiter d'un des rares moments d'humanité que la vie pouvait encore leur offrir. C'était fort louable de penser à leur santé en rationnant la gnôle, mais entre nous, leur santé était bien le cadet de leurs soucis ce soir-là, et je ne voulais pas les rationner, je voulais qu'ils déconnent, je voulais déconner avec eux, je voulais….je ne sais même pas ce que je voulais en fait. Ne voulais-je pas soulager ma conscience ? Me sentir enfin utile moi qui ne l'étais tellement pas ?? (Aujourd'hui ça a changé je suis indispensable à Constance et Alexis et c'est magnifique….par contre socialement je ne sers toujours à rien).
Quoi qu'il en soit ce corset institutionnel dans lequel il fallait entrer pour avoir le droit de manger cette dinde élastique assortie de 3 marrons chauds et d'une bûche au goût de beurre rance, je ne l'ai pas supporté.
J'ai donc rué dans les brancards, et je voulais que tout le monde soit ivre, que tout le monde danse sur les tables, que les verres volent bas, que ça crie, que ça chante, que ça gueule, que ça rie surtout !!!

La charité est une horreur si elle n'est pas prodiguée par l'état car les bénévoles se sentent, inconsciemment mais indéniablement, supérieurs et souvent malheureux de cette situation. Car si je fustige le système même des associations je loue le courage des bénévoles à défaut de leur grandeur d'âme que je soupçonne absente…mais je n'en dirais pas plus.

C'est à l'état de nourrir ses pauvres, de les loger, d'offrir des vacances à leurs gosses ! Le tissu associatif est fondamental pour maintenir une cohésion sociale ? Mais il l'est car l'état a failli !! L'état a toujours failli face à cette situation, c'est déplorable et pourtant des utopies prirent corps au cours de l'histoire.

La gauche sociale-démocrate distribue avec parcimonie ses subventions comme pour acheter une hypocrite paix sociale mais ne remet pas en question le modèle. La droite, elle, coupe les dites subventions…enfin non, elle les réduit drastiquement ce qui ne revient pas au même.
Ainsi elle peut se targuer d'être concernée par la misère….quelle tartufferie. En même temps elle est concernée par la misère vu qu'elle en a besoin et qu'elle la génère. Pourquoi besoin ? Et bien il faut savoir que le consensus historique, bien que nié, qui prévaut concernant le chômage est de ne pas en baisser le niveau sous la barre des 9 %....Ainsi on pourra toujours jouer les salaires à la baisse, et mettre la pression sur les travailleurs. Quant au fait que le capitalisme génère de la misère s'il existe encore un con pour me dire le contraire je ne réponds de rien !!

A l'heure où j'écris ces lignes la tempête Cahuzac se lève et je pense qu'on n'est pas au bout de nos surprises. Apparemment il ne serait pas le seul homme politique de premier plan à planquer un magot en Suisse…ça promet !
Je n'ai pas vraiment de mots pour dire ma déception de la fameuse social-démocratie (maintenant on dit social-libéralisme, bel oxymore en vérité, ce qui est moins hypocrite tout de même. Je vois bien le libéralisme, j'ai un peu plus de mal à voir la démocratie là-dedans…), j'ai voté socialiste aux deux tours en Avril – Mai 2012 histoire d'être certain d'envoyer le nain en maison de repos et offrir une majorité la plus large possible à Hollande. C'est que, naïvement j'en conviens, j'y ai cru moi à cette réforme fiscale, à cette lutte contre l'évasion fiscale et à cette recherche de justice…suis un peu con quand même, je n'ai à m'en prendre qu'à moi-même !

Tout cela, finalement, me laisse à penser que je ne suis pas si incohérent que ça idéologiquement. Je combats la droite, et je ne vois pas en quoi un type comme Cahuzac (qui est certainement l'arbre qui cache la forêt) est de gauche ? En quoi Moscovici est de gauche ? En quoi Cazeneuve est de gauche…la seule chose qui me rappelle la gauche actuellement ce sont les réformes de société telles que le mariage pour tous ou les salles de consommation de drogue. C'est déjà ce me direz-vous, mais que penser de l'accord de compétitivité signé il y'a peu ? Que penser de la tiédeur avec laquelle ils envisagent, éventuellement, si le temps le permet, de lutter contre la fraude fiscale ? Quid de l'absence de réforme fiscale qui fut pourtant, si je ne m'abuse, une promesse de campagne.
Certes le quinquennat ne fait que débuter, et on ne peut pas tout faire en un an, toutefois je ne sais pas pour vous mais moi j'ai l'impression de vivre la fin d'un règne qui n'aurait jamais commencé….c'est étrange comme sensation.

Ça y'est, je m'égare….parce que je ne voulais pas parler fiscalité je vous assure, je voulais parler d'Israël. Ouais je sais le cheminement de ma pensée est un grand mystère, ou une incroyable supercherie au choix.
Comment ça ? Parler d'Israël ? Mais pourquoi ? Parler de quoi ??
Oh la oh la….ne soyez pas si impatients chers amis, et je vais tenter d'y venir en douceur :

Je tente donc, depuis le début de ce papier qui commence à s'enliser, de reposer les fondements de mon idéologie politique. A gauche toute, la démocratie suspectée d'incompétence, la colère mâtinée de haine à l'endroit de la droite, du centre et de l'extrême-droite et une défiance permanente envers nos élus. On peut résumer ça ainsi, même si c'est grossier et incomplet.

Que vient foutre Israël là-dedans alors ? Oh et bien je trouvais qu'amener le sujet sur mon dilemme permanent qui me fait osciller entre une défense intransigeante d'Israël et une critique aussi implacable de la politique menée par le gouvernement Israélien était possible via le prisme de l'antagonisme gauche / droite. L'avantage que j'ai sur certains, est qu'en tant que Juif (non pratiquant, non croyant, non adhérent à la communauté, mais ma mère était juive, sa maman ayant fui la Pologne et ses pogroms à l'aube de ce qui allait devenir la plus hallucinante boucherie que cette terre ait jamais vécue) je ne prends pas de pincettes pour dénoncer la politique Israélienne,  et ne risque pas d'être taxé d'antisémite. Je vous accorde que l'insulte de Juif-antisémite existe mais elle n'a aucun sens. Les notables responsables des Judenrat (conseils Juifs) dans les ghettos du IIIème Reich étaient-ils antisémites ? Les Kapo dans les camps et les membres des Sonderkommandos (commandos des gaz) étaient juifs en majorité, étaient-ils pour autant antisémites ? Bien sûr que non, et il est inepte de comparer des choses incomparables. Je le précise ici à l'attention de certains qui se reconnaitront s'ils en viennent à lire ceci. Il faut se méfier des termes qu'on emploie, et si ça défrise ceux qui estiment qu'on en fait toujours trop avec la Shoah tant pis pour eux. Je ne vois pas en quoi on peut en faire trop ? Je n'en ai rien à foutre de ceux qui en ont marre d'entendre la vérité, ou bien qui manipulent des notions bien trop complexes pour leurs cerveaux étroits.
Une part de moi se sent profondément juive, et ça va au-delà du simple héritage génétique, religieux, historique ou culturel qui est le mien. Cela a certainement plus à voir avec mes idéaux de justice, d'égalité, d'équité entre les hommes… Et puis j'avoue que le judaïsme me fascine, bien que je sois hermétique à la religion, le judaïsme est bien plus qu'une religion. Ça j'ai mis du temps à l'admettre, à accepter le concept de peuple juif. Je n'y croyais pas, je ne voulais pas y croire, je me disais que le communautarisme condamne à ne jamais sortir des logiques de stigmatisation et de persécution. Si les juifs ne vivaient pas en vase clos (ce qui était souvent le cas avant la seconde guerre mondiale, il faut bien l'admettre) il devenait simple alors de les circonscrire pour les avoir sous la main et s'en servir lorsque l'opinion réclamait des responsables. Responsables de quoi ? Oh ben de tout, c'est ça qui est bien avec les juifs, ils sont responsables de tout à en croire les génies qui ont mis sur pied les politiques antisémites au cours des siècles. Et pas uniquement le dernier en date qui aurait tellement du crever dans une tranchée ou avec un pinceau dans le cul mais décida finalement de se lancer en politique du côté de Munich au début des années 20…suivez mon regard.
Les nazis, car c'est d'eux dont je parle ci-dessus, ne trouvaient rien d'incohérent à accuser les juifs d'être les maitres de la finance internationale ainsi que d'être les architectes du communisme…en même temps si les nazis avaient eu un cerveau on l'aurait vu avant je pense.
Les politiques antisémites étaient monnaie courante dans la Russie Tsariste. Elles étaient majoritaires en Pologne, en Ukraine. Elles étaient fréquentes en Allemagne, et tellement bien vues en France…

Mais les juifs restent une communauté parmi d'autres, alors le simple fait communautaire ne peut plus être une explication tangible au phénomène de persécution, la théorie tombe, de facto, à l'eau !
L'antisémitisme est un poison aussi vieux que le christianisme, il est d'ailleurs né à ce moment-là, ce qui est une évidence mais vous me connaissez, je n'hésite pas enfoncer des portes ouvertes ! Et pourtant je ne suis pas payé au nombre de signes, je ne suis d'ailleurs pas payé pour écrire…et c'est bien dommage mais c'est ainsi.
En France l'antisémitisme était diffusé dans toutes les familles politiques, droite et gauche confondues, jusqu'à l'affaire Dreyfus. Même Zola, figure de proue des dreyfusards, dispensaient quelques pensées antisémites avant l'affaire. Seulement si l'affaire Dreyfus fut un catalyseur de toute la haine antisémite qui sévissait dans ce pays à l'époque, elle n'en fut pas moins une injustice monumentale, et c'est cela qui fit prendre conscience à la gauche que le combat se devait de s'élever et que l'antisémitisme était bel et bien une valeur d'extrême-droite. Cela fut ainsi jusqu'aux années 1950 environ. Nous ne parlerons pas du Stalinisme qu'il est impossible de définir comme une idéologie de gauche et qui, selon les circonstances, ne fut pas vraiment tendre envers les juifs…et ce même si Staline créa une république juive aux confins de la Sibérie orientale (le Birobidjan) dans le but d'y accueillir tous les juifs volontaires. Cela était un outil de propagande, et même si cette république existe encore, elle n'a jamais été une terre promise pour le peuple juif, loin s'en faut.
Après la guerre il est intéressant de constater qu'une certaine frange de l'extrême-gauche sombra elle aussi dans les méandres mal famés de l'antisémitisme le plus brutal. La situation d'Israël et le soutien des révolutions arabes nationalistes par l'URSS n'y étaient pas étrangères bien entendu. Mais également le fait que l'idée d'une puissance financière juive, suppôt du capitalisme, fantasme entretenu depuis des siècles et qui a encore la peau dure aujourd'hui. Mon cousin, que je ne peux taxer d'antisémitisme ni même d'une idéologie ou de convictions politiques claires, me disait voilà encore quelques jours que les juifs étaient puissants, et dominaient le monde de la finance.
Il m'a fallu prodiguer un cours d'histoire remontant à très loin pour démontrer l'absurdité d'un tel constat. Il existe des banquiers juifs certes. Mais il existe des banquiers de toute les obédiences, de toutes les nationalités, de toutes les sensibilités…l'argent a ça de fascinant que tout le monde l'aime !

Le fantasme du juif richissime et verrouillant le système financier remonte au moyen-âge lorsque pour des raisons religieuses il était interdit aux catholiques de pratiquer l'usure, tâche alors dédiée aux juifs….CQFD.

Mais je ne peux que condamner le fait qu'une frange de l'extrême-gauche soit antisémite, encore aujourd'hui. De même que lorsque Malcom X se  bat en faveur des droits civiques dans les années 60 aux Etats-Unis, la communauté juive américaine soutient le combat…sauf que Malcom X fait partie de cette minorité de noirs musulmans américains, gauchistes et fondamentalement antisémites. De cet antisémitisme assumé qui fit tant de dégâts et continue à en faire…encore et encore.

La haine des juifs, si elle est donc essentiellement portée par l'extrême-droite, se retrouve également dans quelques courants d'extrême-gauche. De là à dire que les deux extrêmes se rejoignent c'est un pas que je refuse de franchir pour diverses raisons que je n'exposerais pas ici.
A priori le sionisme est-il de gauche ou de droite ? Bien malin qui peut répondre, mais historiquement il semble quand même qu'il a été porté à bout de bras par la gauche bien plus que la droite. Les concepts qui furent développés au début du sionisme, comme les kibboutz, sont souvent emprunts d'une utopie de gauche assumée. Quel meilleur exemple de ce qu'est réellement le communisme que les kibboutz ? L' aliyah elle-même (signifiant le retour vers la terre promise) qui dit en substance « tous les juifs du monde peuvent, à leur demande, devenir citoyen Israélien, ils seront accueillis à bras ouverts quelles que soient leurs conditions sociales, leurs obédiences, leurs couleurs de peaux, leurs nationalités ! On leur donnera même un pécule pour qu'ils s'installent » n'est-elle pas une idée de gauche absolue ? La notion d'égalitarisme n'est-elle pas ici magnifiquement mise en évidence ?
Les premiers dirigeants Israéliens sont de gauche,  le parti travailliste reste le premier parti du pays durant de longues années, et ce même durant les conflits qui émaillent les premières années de vie d'Israël (Ben Gourion, Mehr, Shamir….).

Mais ça c'était avant…

Avant quoi d'ailleurs ? Oh je ne suis pas historien, et présentement assez peu documenté, mais il me semble que l'on peut dater du tout début des années 2000 cette prise de pouvoir implacable de la droite nationaliste en Israël. Et pour tout dire je dirais même que le 11 Septembre 2001 fut, comme dans de nombreux pays, le point de départ de cette tendance. Cet attentat a offert un blanc-seing à tous les faucons occidentaux pour sacrifier les libertés individuelles sur l'autel d'une soi-disant sécurité !
Seulement attention à ne pas généraliser ce qui ne peut l'être. Si les américains sont tombés dans le piège avec une naïveté navrante ou bien un cynisme effroyable, dans les deux cas ils n'en sortent pas grandis et il faudra bien plus que deux mandats d'Obama pour rétablir un équilibre acceptable, il n'en est pas exactement de même pour Israël.
D'une part Israël vit depuis de longues décennies avec le quotidien d'un conflit armé. Plus ou moins larvé, plus ou moins oppressant, plus ou moins violent mais toujours présent. 60 ans de siège ça doit forcément vous permettre d'emmagasiner un peu de confiance non ?
D'autre part, malgré l'horreur que m'inspirent les Netanyahou et autre Liebermann, il faut souligner qu'Israël n'a jamais rogné sur ses principes démocratiques quelles que soient les situations vécues. La démocratie Israélienne est un modèle pour nous, occidentaux apeurés et traumatisés par les attentats. Cette force qui fait qu'ils restent la seule et unique véritable démocratie de la région est à proprement parler extraordinaire.

Cela étant dit, quelles sont alors les raisons de cette droitisation excessive de la vie politique Israélienne ?  A priori elles trouvent leurs sources à plusieurs endroits. Tout d'abord le contexte politique qui fait de ce pays une nation perpétuellement en état d'alerte, prête à se réfugier dans des bunkers afin de se protéger d'une attaque massive provenant d'Iran, de Syrie ou d'ailleurs... Etre un soldat avant d'être un citoyen doit forcément avoir un impact sur la psyché globale d'une nation ! Et généralement ça ne fait pas évoluer les esprits dans le bon sens. Il me semble que la chose militaire doit être confiée à des professionnels. Etre soldat ne s'improvise pas, et heureusement !!

Une autre cause de cette dérive droitière voire extrême-droitière de la politique Israélienne est à chercher du côté de l'immigration massive de citoyens russes en Israël depuis les années Eltsine.
Il se trouve en effet qu'au sein de cette immigration de sujets juifs se trouve nombre d'immigrants qui ne le sont pas. Une sorte de dérogation permettant aux parents non-juifs de citoyens russes de confession juive de faire leur aliyah . En soi est-ce choquant ? Ben à priori non, si on considère que la spécificité même d'être juif est mineure en Israël et qu'on croit en la laïcité à la « Française ». Mais la réalité est toute autre, et l'identité juive est fondatrice de l'identité israélienne, les deux sont plus qu'intrinsèquement liées…C'est plus qu'une lapalissade ça, c'est une porte western ouverte des deux pieds !!
C'est un fait : Israël n'est pas un pays laïc au sens où nous l'entendons. Dès lors une grande partie de la population qui est venue peupler Israël au lendemain de la Shoah, et leurs descendants, n'entend pas lâcher quoi que ce soit concernant l'intégrité d'une identité juive. De ça émergent des réflexes protectionnistes face à une communauté considérée comme non intégrée, d'où un flux continu d'électeurs se tournant vers des partis nationalistes, ou ultrareligieux….voire les deux !
Il existe désormais en Israël une peur de perdre cette identité juive (je ne dis pas « religieuse » car cela serait bien trop réducteur), il existe également une certaine peur de l'immigration car des faits nouveaux se passent là-bas. Ces faits d'agressions et de meurtres qui chez nous seraient, sinon anecdotiques, au moins tristement banals, sont assez neufs en Israël et un lien entre immigration de populations sub-saharienne et ces faits de délinquance grave.
Es-ce fondé ou non ? J'avoue que le seul témoignage direct est venu d'une amie Israélienne qui ne mettait pas les faits en question, mais les relataient, selon elle, donc je serais bien en peine d'affirmer qu'elle a raison. Et puis j'ai quand même tendance à ne jamais aller dans ce sens. La délinquance n'est pas un fait ethnique, il est un fait social. Les arabes ne sont pas plus voleurs que les autres, par contre ils sont proportionnellement bien moins bien traités que les autres, et bien souvent moins favorisés…putain de porte ouverte mais j'ai parfois l'impression que les gens peuvent oublier cela.
La société de consommation engendre de l'envie. Envie de posséder, envie de dominer, peur de perdre. Pour assouvir cette envie lorsqu'on n'a pas un rond comment fait-on ? J'entends déjà ceux qui ont tout me dire qu'il est simple de se contenter de ce que l'on a…je ne relèverais pas.
Enfin on peut évidemment inclure Israël dans le courant mondial qui tend les populations à aller de plus en plus vers les valeurs droitières de capital, d'exploitation, de rente…toutes ces notions abjectes qui au final saccage chaque jour un peu plus le moindre tissu social.

Israël est plus qu'un concept magnifique, qu'une idée généreuse et légitime. Il est pour moi l'endroit où aucun juif ne peut avoir peur d'être juif. Je pense que le monde devait bien ça au peuple juif après tout ce qu'il lui a fait subir…
Il est également pour moi l'espoir de voir se répandre l'idée qu'une république démocratique est un meilleur moyen que la dictature et la corruption pour qu'un pays se développe, histoire de donner quelques idées à des voisins peu recommandables ou cyniquement obtus…voire les deux, n'est-ce pas monsieur Al-Assad ?
Israël fut construit par la gauche, fut amené à maturité par la gauche mais risque fort d'être durablement abîmé par la droite…ou plutôt l'extrême-droite.

Le problème Palestinien, pour lequel je demande évidemment qu'une solution à deux états soit mise en place, n'est pas ici la question. Les colonies existent quels que furent les couleurs politiques des gouvernements en place…et cela est vraiment un autre, vaste, complexe et hautement dangereux sujet qui mérite d'être traité entièrement, mais pas ici et pas maintenant.

Mon objectif au démarrage de ce long texte que j'écris depuis des semaines maintenant était simplement de pouvoir répondre à cette question : Peut-on être sincèrement de gauche, soutenir la cause palestinienne tout en soutenant corps et âme le droit d'Israël à être, à vivre, à prospérer et à assurer la sécurité de ses citoyens ?

Très franchement ? Je le pense sincèrement….mieux : je le vis.

HASTA SIEMPRE….même si je sais que ce texte ne plaira pas à la frange la plus radicalement à gauche du petit lectorat qui me fait l'honneur de se développer ici.

Tant pis…ou tant mieux : Vive le débat !

 



19/04/2013
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