Zone libre

Zone libre

impuissant

On s'est parfois étendu ici au sujet de la « limite ». Quelle belle notion qu'est la limite ! Absconse autant que palpable par chacun d'entre nous, objet de fantasme et d'effroi, d'attirance et de répulsion.

J'ai certainement parlé de mes propres batailles au sujet de cette limite à franchir ou non. L'avais-je franchi au moment ou je le réalisais ? Qu'avait-elle de si attrayant cette putain de limite ?

J'en sais rien. Ce matin je ne sais plus grand-chose je dois vous avouer. Ce matin j'ai peur. Peur d'être confronté un jour à cette angoisse qu'une personne que j'aime ait franchie définitivement la fameuse limite.

Définitivement.

Irréparable.

J'ai hurlé que j'étais là, que j'étais prêt à déplacer toutes les putains de montagnes du système solaire, j'ai crié ma tristesse mais mes mots restèrent vains.

Ils allèrent se fracasser contre elle comme des vagues sur un rocher. Et ils moururent en grappe d'écume s'échappant dans le caniveau.

Je ne sais finalement rien de rien. Je ne connais ni les tenants ni les aboutissants. Et pourtant j'ai passé une bonne partie de ma vie en étant confronté à ces problématiques. Que ça soit moi ou mes proches. J'ai connu les morts. Ceux du Sida, des cancers, ceux des overdoses, ceux même qui périrent sous les coups de surin d'un quelconque voyou. J'ai connu le sang de Pierre recouvrant une pièce entière le corps lardé de coups de lames. J'ai connu mon ami, mon frère, mon autre moi-même dans un tiroir de la morgue et j'ai du dire au monsieur en face que « oui c'est bien lui »…bref vous l'aurez compris il y'a comme une odeur de mort qui rôde autour de moi alors que je n'aspire qu'à vivre.

Et pourtant je suis désemparé, totalement désemparé et si je culpabilise d'avoir été la cause, ou du moins en partie, de cet état je ne peux rien regretter.

J'ai peur pour elle. Je m'efface, je m'enfuis c'est une évidence, mais toi si tu me lis, je t'en supplie ne les laisse pas gagner. Tu es bien plus forte qu'eux.

A force de m'anesthésier depuis 3 nuits mon cerveau tourne au ralenti, et je n'arrive à rien pondre de valable…Imaginez ça fait 4 jours que je suis sur la même planche, les mêmes putains de 4 cases pourries, je n'arrive même plus à la voir en peinture ! (Et oui malgré tout il me reste et me restera toujours un brin d'humour).

Alors c'est parce que je suis assez mauvais en ce moment (oui des fois j'aime bien ce que je fais, il en faut au moins un !) et que cette chanson ferait assurément partie de mon top 10 que j'emmènerai sur une île déserte au cas où, je me permets de retranscrire le texte ici.

Ce texte est pour toi…tu le sais parfaitement, il s'appelle

 Septembre en attendant :

 Juste le temps de battre des cils,
 Un souffle, un éclat bleu,

  Un instant, qui dit mieux
  L'équilibre est fragile

  J'ai tout vu
  Je n'ai rien retenu

  Pendant que ton ombre
  En douce te quitte
  Entends-tu les autres qui se battent
  A la périphérie

  Et
même si tes yeux
  Dissolvent les comètes
  Qui me passent une à une
  Au travers de la tête

  J'y
pense encore
  J'y pense
  A cette époque on n'écoutait qu'à peine
  Le clic cloc des pendules
  A l'heure où je te parle
  Sans entraves ... il circule

  En septembre, en attendant la suite
  Des
carnages il se peut, qu'arrive la limite

  J'y
pense encore
  J'y pense
 

  Ensemble, maintenant
  On peut prendre la fuite
  Disparus
, pfffuit...
  Avant qu'ils aient fait ouf

 

  J'y pense encore
  J'y pense...J'y pense »

 

  Paroles : Bertrand Cantat

  Musique : Noir Désir

  Album : 666.667 Club



23/12/2009
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 2 autres membres