Film, socialisme et Monoply
L’actualité
étant autant déprimante que surchargée et mon temps compté comme le treizième
mois d’un fonctionnaire grec j’ai décidé de ne pas m’approfondir ce matin.
Et pourtant
j’avais quand même envie de venir saluer chaleureusement mes camarades lecteurs
avides de mes croustillantes autant que navrantes analyses
géo-politico-philosophiques.
On va donc
faire court.
Samedi soir avec
ma chérie, celle que j’ai que j’aime et que je garde amoureusement tout contre
moi, nous sommes allés au cinéma.
Le choix
s’est fait très rapidement il faut l’avouer, j’avais très envie d’aller voir
« Film Socialisme ». Et bien c'est un grand film.
J’ai mis un
peu de temps à digérer, et d’ailleurs je ne suis pas encore totalement certain
d’avoir tout ingurgité et assurément n’ai pas pu en saisir tout le sens. C’est
le propre des films de Godard, et finalement c’est une des raisons pour
laquelle on va les voir !
Comme c’est
le matin et qu’hier je me suis couché plus ou moins en vrac je me permets de
vous restituer ce qu’en a dit ma douce au détour d’un mail livré hier. Je
trouve que son analyse correspond totalement à ce que j’aurais pu en écrire, en
plus concis, mais aussi beaucoup plus précis et pertinent. Bref voilà ce
qu’elle écrit : « Film à voir, absolument, je ne suis
pas très douée pour livrer mes impressions, et sur du Godard ça semble
particulièrement casse-gueule, donc allons-y (j'ai une logique féminine très
développée).
D'abord c'est dur. Vision pessimiste, appuyée sur des phrases et des images
précises (Orel a beaucoup aimé le "Lorsque la loi viole la justice, il
faut violer la loi", ou quelque chose dans ce genre-là).
Trois parties, celle du milieu m'a moins plu, peut-être parce que je n'ai pas
accroché avec les acteurs, ou parce qu'elle est trop construite, presque trop
facile à saisir par rapport au reste. On retrouve un peu ce qui m'avait déplu
dans Éloge de l'amour, des personnages hors de tout et d'eux-mêmes.
Des images d'archives, à foison, en particulier les escaliers du cuirassé
Potemkine (que je vais aller revoir de ce pas). Avec une BO incroyable, du pur
Godard, ça ne peut laisser indifférent. Seule petite déception : la voix de
Godard est absente, il fait parler ses acteurs à la place, même si parfois
leurs phrases se perdent sous les autres bruits.
La mer, le pont vide, la nuit, les échecs, ceux de l'histoire et ceux des
individus (les parents dans la deuxième partie).
Un film. Du socialisme, pas nécessairement les deux ensemble, mais les deux y
sont : "L'État veut être seul, la société est la volonté du peuple".
Prenez-en de la graine chers petits dirigeants.
Exercice de style aussi : contrepoint, saturation d'image, alternance de
silence et de vacarme, d'images fixes et de déversement abrupt.
Dégoût des journalistes (chassées à coups de bâtons par le blondinet chef d'orchestre),
hommage à
Bon j'arrête, je me rends compte que mes impressions sont aussi bordéliques que
le film. Il faut s'accrocher, réussir à absorber l'inabsorbable, sortir et s'en
remettre. Et puis le long travail de recul, parce que si tout est aussi noir et
perdu qu'il le montre, je me pends demain. »
C’est
brillant ce qu'elle écrit non ? Le film est brillant, et puis aller le voir est un acte militant.
Godard n’a plus un rond et il mérite qu’on le soutienne. En plus de ça il fait
des chefs-d’œuvre.
Sinon qu’est
ce que c’est que ce bordel à Gaza ?? Généralement j’essaie d’être aussi
critique que constructif à l’égard d’Israël et bien évidemment de par mes
origines j’ai une propension naturelle à vouloir défendre ce pays, mais n’étant
absolument pas sioniste tout en étant juif (ben ouais
« techniquement » je suis juif, c’est pas de ma faute c’est comme ça
et je n’en tire aucune fierté ni aucune honte, c’est un fait) je peux à loisir
me prêter aux critiques les plus virulentes de la politique d’Israël tout en
contenant les éventuels débordements antisémites qui ne peuvent manquer de
survenir lors de ces débats, et je ne peux en aucun cas être taxé moi-même
d’antisémite !
C’est très
pratique.
Sauf que là,
ils ont déconné gravement.
J’aime ce
pays, je défendrais toujours la légitimité de ce pays, mais je suis un partisan
farouche d’un état Palestinien viable. Il n’est pas un pays dans l’histoire de
l’humanité qui n’ait vu le jour dans autre chose que le chaos, le combat et la
violence. Ça aussi c’est un fait. Néanmoins là ça fait longtemps que ça dure et
puis la lutte est déséquilibrée et la récupération politique qui en est faite,
ici en occident, me révulse au plus haut point.
Ce qui s’est
passé hier est intolérable et doit être condamné, des sanctions doivent être
prises mais par pitié que cela ne serve pas d’excuse à de nouveaux accès de
violence !!
L’extrême-droite
Israélienne n’attend que ça !! Netanyahou n’attend qu’une réaction du
Hamas pour lâcher les chiens !
Le pire est
qu’on sait déjà comment ça va se passer.
C’est
désespérant.
Pendant ce
temps en France, Martine Aubry compare Sarkozy à Bernard Madoff.
J’ai trouvé
ça drôle et pas si faux. Que n’avait-elle dit là ? La droite, comme un
seul homme, s’est levée et s’est mise à pousser des cris d’orfraies réclamant
qui la démission, qui des excuses publiques de notre petit pot à tabac favori
envers notre nain honni à tous !
Ils sont
cons à droite ou ils le font exprès ? Ne répondez-pas j’ai ma réponse.
Mais quand Hortefeux fait montre d’un racisme assumé en tant que ministre de
l’intérieur, qu’Estrosi, Besson et les autres crapules balancent autant
d’horreurs que d’âneries personne ne moufte.
Faut pas
qu’ils en fassent trop, ils risquent de se prendre un retour de manivelle
bienvenue.
Pour
conclure je vous parlerai Monopoly. Il faut dire que ma compagne est une
passionnée de jeux et qu’il faut bien en faire de temps à autre. D’autant que
j’aime bien le Monopoly. Donc hier nous fîmes, elle mon cousin et moi-même, une
partie de ce mythique jeu.
Nous avons
la version remise à jour, à savoir avec les monuments de Paris tels qu’ils sont
aujourd’hui, et ou la case la plus chère n’est plus la rue de la Paix mais
Ça ralentit
un peu le rythme mais bon on s’y fait, je vous conseille c’est marrant.
Et bien
j’étais fort bien parti durant cette partie mais une fois de plus, j’en ignore
vraiment la raison, j’ai été le premier à être ruiné.
Totalement
sur la paille alors que j’avais des sous, des hôtels et tout le tralala…
J’en ai
conclu que je n’étais vraiment pas un homme d’argent et que pour gagner à ce
jeu il fallait une certaine vista, savoir anticiper et faire des choix.
Et bien je
suis nullissime !! J’ai cessé de chercher mais c’est quand même pas très
glorieux comme constat.
Sur ce je
vous souhaite une excellente journée en ce premier jour de Juin, et à très
bientôt.
Hasta
Siempre !
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