Zone libre

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Est-il déjà trop tard ?

Un nouveau concept vient d'entrer dans le débat public, enfin pas si nouveau que ça mais en tout cas il prend tout son sens actuellement, il s'agit de différencier la droite extrême de l'extrême-droite.

 

Pour le citoyen lambda que je suis c'est « plutôt blanc-bonnet » et « bonnet-blanc » cette histoire. Ben il parait que non. Il semble qu'il y'ait des différences.

Je ne dois pas être suffisamment subtil pour les voir, ou bien suis-je trop politiquement aveuglé par mon attachement viscéral à ce que l'on nomme la gauche.

 

Il y'a quelques mois Charlie Hebdo demandait à ses lecteurs de définir eux-mêmes ce que signifie aujourd'hui être de gauche et publiaient les réponses qu'ils estimaient les meilleures.

Je m'étais essayé à l'exercice, mais, partagé entre mes pulsions anarcho-révolutionnaires et mon envie de voir la société évoluer pour aller vers plus de justice, d'égalité et (c'est bien con à dire ainsi mais tant pis) de fraternité j'étais bien emmerdé.

 

Pris entre les armes et les urnes je n'avais pas su être suffisamment concis et j'avais laissé tomber. Pourtant aujourd'hui ça me perturbe car il semble bien que nous soyons entré de plein pied dans ce grand cirque, mélange de démagogie de mensonges et d'affrontements verbaux plus ou moins élégants, qu'est la campagne pour l'élection présidentielle de 2012.

De fait il va bien falloir pouvoir répondre à cette question « qu'est ce que la gauche aujourd'hui ? ». Quoique je serai plus enclin à me poser la question suivante « Quelle gauche peut l'emporter en 2012 ? » et renvoyer la bande de dangereux cons qui nous gouvernent au fond du caniveau qu'ils n'auraient jamais du quitter et ce pour longtemps.

 

Trop estomaqué par les annonces du nabot Elyséen concernant la sécurité je n'ai pas encore pu m'exprimer à leur sujet, ce qui m'a d'ailleurs étonné car généralement je démarre au quart de tour. Néanmoins je note qu'une partie de la gauche dite de gouvernement (PS, PC, Verts) s'est abstenue de tomber dans le piège de la surenchère et de l'outrance, mais a préféré dire son opposition aussi calmement que fermement le tout mâtiné d'une fine couche de mépris à l'égard de cette infâme crapule qu'est Nicolas Sarkozy.

 

Le nain et l'idéologie qui le caractérise sont rangés dans ce que d'éminents spécialistes de la chose appellent la droite extrême.

Le gros borgne et sa charcutière de fille (mes excuses à toutes les charcutières qui me liraient, mais c'est à dessein que je stigmatise cette belle profession n'ayant jamais rencontré de charcutière distinguée. Faut dire que j'en connais pas des masses non plus…) eux, forment depuis longtemps l'extrême-droite.

 

Interpellé par la subtilité de cette différenciation je m'enquis alors de chercher quelques différences entre eux, leurs programmes et leurs idéologies.

 

Je parle sciemment d'idéologie concernant le Sarkozysme car c'en est une bien que son géniteur s'en défende. Pour le gnome les idéologues sont les autres, lui est pragmatique, il est proche des français et ne veut que leur bien.

 

La première chose qui me saute aux yeux est la différence d'attitude vis-à-vis du monde de l'argent. En Sarkozye l'argent est roi, il fascine et tout doit être mis en œuvre pour protéger ceux qui en ont face aux hordes de miséreux prêts à tout pour avoir une part du gâteau.

Chez Le Pen et consort le discours est bien plus populiste et il ne semble pas qu'il y'ait vraiment d'accointance sincère avec les financiers. Non pas qu'ils n'aiment pas l'argent mais depuis des décennies le gros porc clame sa haine de la finance internationale qui, tout le monde le sait, est en majorité dirigée par les juifs.

En 36 on parlait de complot « judéo-maçonnique » ou encore de la « juiverie mondiale » qui était à éliminer, aujourd'hui ils parlent de la finance en général, mais les sous-titres n'ont finalement pas grand-chose de différent qu'il y'a 70 ans.

Le Pen, et c'est là un des ses faits d'armes les plus étonnant, a réussi à faire du FN le premier parti ouvrier de France au cours des deux dernières décennies. Ce phénomène ne fut jamais considéré à la hauteur de ce qu'il représentait vraiment et fut largement sous-évalué par le Parti Communiste, trop occupé à tenir les murs après la Perestroïka et l'éclatement du bloc de l'Est.

 

Le Sarkozysme est, sur le plan économique et financier, ultra libéral, favorable (quoi qu'en dise le nain de jardin, mais en même temps il dit tout et son contraire donc axons-nous sur les faits et non les mots) à une liberté totale et une concurrence sauvage et acharnée des acteurs des marchés financiers. La loi du plus fort transposée à la finance.

Le Pen pratique plus ce qui peut se nommer « national-socialisme ». C'est effrayant non ? Ben ouais, mais c'est comme ça je n'y peux rien et croyez-bien que je suis plus qu'inquiet de voir que tout cela est en train de recommencer.

On n'avait plus entendu parler de national-socialisme depuis le procès de Nuremberg, entre 1945 et 1946.

Ce procès marqua la fin de la folie nazie et tous dirent « plus jamais ça ». Même les accusés, c'est un comble.

Vous n'entendrez jamais les affidés du FN se réclamer du national-socialisme, ni même du nazisme, ces mots sont trop chargés d'histoire et de douleur. Par contre les idéologies sont à peu près les mêmes.

 

Donc, je vois une différence dans le traitement du pognon entre UMP et FN, soit !

 

Par contre sur le reste quid du distinguo entre extrême-droite et droite extrême ?

Là je sèche.

 

Je sèche tout simplement car il n'y a pas de différences ! Rocard dit que l'on n'a pas vu ça depuis Vichy ou les nazis. Le mot est lâché. Et je n'ai pas entendu Lefebvre ou Bertrand monter au créneau pour s'offusquer de tels propos, voire d'attaquer en justice pour diffamation.

Qui ne dit mot consent ?

 

Les propositions de lois de cet abject troll qui nous préside sont ignobles. Elles défient tout ce pourquoi, voilà 70 ans nos aïeux se sont battus, ont soufferts et sont pour nombre d'entre eux morts.

 

Il est désormais établi que l'immigration est un problème, que les étrangers sont un problème, que la délinquance et l'immigration sont liées et que les Roms sont tous des voleurs de poules !

C'est dit explicitement, sans langue de bois, avec la verve grossière et pataude qui caractérise cette bande de connards sans nom. Il n'est même plus question de durcir le discours, il est désormais l'heure des rafles, des arrestations arbitraires, de la stigmatisation.

 

Lors de son accession au pouvoir Adolf Hitler avait bien entendu l'intégralité de son programme en tête, et sa priorité était avant toute chose de débarrasser l'Allemagne des Juifs car ils l'entravaient pour mener à bien son dessein de conquête de l'Europe.

La répression des juifs était donc un pré-requis à la guerre. Mais les nazis firent les choses petit à petit, afin, d'une part, de tester l'opinion publique et, d'autre part, ne pas s'attirer trop tôt les foudres de la communauté internationale.

Cette dernière fut d'ailleurs pour le moins lamentable et les traumatismes inhérents à la guerre de 1914 faisaient que les pacifistes étaient entendus, soit-dit en passant.

 

Le premier concept qu'ils appliquèrent fut de faire légalement la différence entre les juifs et les aryens. Les allemands de confession juive étaient donc devenus des citoyens de seconde zone, ou du moins au départ des citoyens différents des allemands non juifs. Pourtant ils étaient tous de nationalité allemande, mais de fait les juifs ne l'étaient plus totalement.

Une fois qu'ils ont réussi à couper la société en deux blocs bien distincts la route était dégagée pour la répression à proprement parler. La stigmatisation de communautés est indispensable à la répression.

 

Que se passe-t-il aujourd'hui en France ? Les français un peu basanés ne le sont plus totalement. Cette stigmatisation est anticonstitutionnelle, certes, et c'est heureux. Mais le mal est fait car l'opinion publique semble accepter cette notion, semble être d'accord avec le fait que certains français le sont plus que d'autres.

Dès lors tous les excès les plus abjects deviennent possibles.

Les discours actuels de la majorité concernant la déchéance de nationalité et autres immondices peuvent être considérés comme des incitations à la haine raciale et il n'y aura pas loin à aller chercher pour expliquer les futures ratonnades qui auront lieu.

Ils jouent avec le feu, mais n'y voir qu'une manœuvre électoraliste est à mon avis naïf. Le régime Sarkozyste est ouvertement xénophobe, ils ne s'en cachent même plus.

C'est une idéologie profondément ancrée dans leurs minables et pathétiques tronches, et non pas une rhétorique plus ou moins sincère servant les desseins électoraux du petit führer.

 

Voilà 8 ans que Sarkozy est aux manettes concernant la sécurité, or sa politique est un désastre absolu, et son discours de haine n'a fait qu'empirer les choses.

 

La droite extrême de Sarkozy joue avec nos instincts les plus bas, les plus vils. Mais également se gargarise de corruption et de multiples conflits d'intérêts. Les puissants sont protégés, les pauvres stigmatisés, divisés, laissés à l'abandon et humiliés.

 

Ce qui se passe actuellement est grave, il est possible suite à un fait divers de jeter l'opprobre sur une communauté, en l'occurrence les Roms, qui n'a pour le coup rien à voir avec le dit fait-divers. En effet le coup du braquage du Casino est le fait d'un type qui appartient à cette communauté que l'on nomme « gens du voyage », mais qui sont tous français et sédentarisés. Ils n'ont rien à voir avec les Roms qui sont originaires de Roumanie ou de Hongrie.

 

La bêtise et l'évidence violence à peine contenue d'un Frédéric Lefebvre, d'un Xavier Bertrand ou d'un Hortefeux me font froid dans le dos.

Ça m'écorche la gueule croyez-moi, mais je regrette infiniment Chirac et sa bande de mafieux. Eux semblaient encore croire à la république telle qu'elle fut dessinée au sortir de la guerre.

La Sarkozye méprise l'histoire, méprise le peuple et entraîne avec arrogance le pays vers le gouffre.

 

Je vous conseille de regarder la chronologie de ce qui constitua les lois anti-juives en Allemagne au milieu des années 30. Vous pourrez comparer avec ce qui est en train de se passer et une fois que vous aurez vomi, vous pourrez vous faire votre propre idée de la gravité de la situation.

 

Alors quand Charlie Hebdo demandait voilà quelques mois comment définir la gauche aujourd'hui, je ne saurais répondre en quelques lignes et si le sujet est passionnant il fera l'objet d'une future diatribe, mais par contre je sais désormais ce que c'est d'être de droite.

 

Il est vital pour la stabilité de l'Europe que Sarkozy soit éjecté en 2012, de fait il va falloir voter PS et je vous avoue que ça me fait bien chier mais il semble que nous n'ayons pas le choix.

 

Vous je ne sais pas, mais moi je ne veux pas me réveiller un matin en me disant que c'est trop tard.

 

Peut-être d'ailleurs est-il déjà trop tard…

 

Une fois n'est pas coutume il est clair que la lutte est loin d'être terminée ! Si c'est à coup de cocktails Molotov qu'il faut la mener…pourquoi pas.

 

Bonne journée.

 

HASTA SIEMPRE CAMARADES !



10/08/2010
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