Demis Roussos revient, ils sont devenus fous !
Certaines choses que
l’on pense immuables et gravées dans le marbre ne sont parfois que des idées
vaguement reçues ou bien résultent uniquement d’un conditionnement subjectif et
très personnel.
Je pensais ne plus
pouvoir aimer, il se trouve que j’ai rencontré la femme de ma vie et que le
sens même du mot « amour » a considérablement évolué depuis quelques
mois. Après 15 ans d’abus et de consommations effrénées de substances dites
toxiques, il allait de soi que je ne pourrais faire taire complètement mes petites
addictions et que mon combat allait se résumer aux grosses. C’était faux et
sans même m’en rendre compte je suis enfin devenu clean.
Tout ça est très
bien me direz-vous, et j’abonderais certainement. Néanmoins tout ça n’a qu’un
intérêt très relatif, et je serai bien obligé là aussi d’abonder.
Mais si je me
permets de ramener le propos vers moi, en citant ces deux exemples, c’est bel
et bien pour l’envoyer vers d’autres contrées bien éloignées de ma petite
personne.
Rien n’est immuable,
rien ni personne ne peut assurer que rien ne peut changer. A la limite on peut
paraphraser mon Bertrand préféré et affirmer qu’il y’a des chances que rien ne
bouge. Des chances, aucune affirmation péremptoire !
Seules les sciences
sont régies par des lois qui sont immuables. Un caillou est plus dense que de
la flotte et coulera toujours, la somme de deux patates par trois carottes
donnera toujours cinq légumes !
Jusque là nous
sommes d’accord. Et si ça n’est pas le cas nous n’avons, j’en ai bien peur, pas
grand-chose à nous dire.
J’ai fait des
sciences tout au long de mes études et cela a permit à mon esprit de se
construire de manière certes branlante parfois, mais finalement assez
cartésienne en y réfléchissant bien.
Ma fascination pour
les sciences dites « humaines » tient certainement au fait que les
lois et règles qui semblent les régir ne sont jamais figées. Elles sont
toujours remises en question, permettent d’évoluer, de comprendre, de rendre
obsolètes des modèles encore vrais il y’a peu.
Voilà pourquoi je
refuse de considérer l’économie comme une science en elle-même. Sans la
sociologie l’économie n’est rien. Et pourtant on tente de nous le faire croire,
que des lois naturelles régiraient l’économie (réelle ou financière on s’en
fout, et d’ailleurs là aussi j’ai du mal à comprendre les raisons d’un tel
distinguo autrement qu’en considérant les banquiers comme d’effroyables
cyniques.).
Un séisme ou un
tsunami sont des fatalités, assurément. La bourse qui dévisse n’est que le
résultat de la volonté humaine de faire du fric.
Le libéralisme est
le résultat de volontés politiques et rien d’autres. J’emploie le terme
« politique » dans son sens premier, cela va de soi.
Voilà une vingtaine
de mois une crise financière effroyable touchait quasiment la planète entière.
Le constat qui fut fait par nos chers dirigeants était que les abus qui avaient
été commis par quelques uns n’étaient pas acceptables et qu’il fallait changer
les règles du jeu. Le capitalisme devait être moralisé, réglementé et devenir
ce qu’il aurait toujours du être, à savoir un outil au service de la
communauté. Je n’ai rien contre les profits si justement ils profitent au plus
grand nombre.
Alors lorsque notre
nabot de président annonçait tout cela le plus solennellement du monde, je n’y
croyais pas un instant même si les mots qu’il employait étaient ceux qui
devaient être dits. Il se trouve que ce type ne peut pas aller contre sa caste
et outre sa malhonnêteté, son incompétence et sa stupidité, il est un libéral
dur…très dur.
Donc tout s’est
écroulé, ou n’allait pas tarder à s’écrouler et c’est avec nos impôts que les
banques allaient être renflouées. Certes comme l’expliquait la grande gigue de
Lagarde, l’état a gagné de l’argent en prêtant aux banques. Mais est-ce qu’un
état est une entreprise ? Le rôle d’un gouvernement est-il de prêter du
pognon pour réaliser une plus-value comme une vulgaire banque ? Bien sur
que non, et ce genre de propos m’atterre.
Mais il semble bien
que désormais les pays se gèrent comme des entreprises. C’est très grave et
aura pour conséquence de nous entraîner encore un peu plus vite, un peu plus
fort vers le mur que va se prendre l’humanité en pleine gueule que l’on voit
déjà poindre au loin.
Le mur se rapproche
et ces cons accélèrent au lieu de l’éviter.
On va passer sur le
scandale des effets d’annonce et des menaces ridicules faites aux banques qui
s’en cognent comme de leur première interdiction bancaire. Il se trouve que
dans ce jeu de dupes les agences de notation tiennent un rôle central est
destructeur.
Les états, suite à
la crise des « sub-primes » avaient fustigés ces agences qui quelques
mois avant la crise considéraient que les produits « sub-primes »
étaient totalement sains et n’y trouvaient rien à redire.
Aujourd’hui un pays
comme
Ces agences privées
notent les états sur leur capacité à produire du pognon.
Et les états
tremblent.
Deux exemples bien
distincts me viennent immédiatement à l’esprit. Le premier est l’Islande. Ce
pays dont l’économie fut artificiellement dopée par des investissements
étrangers se trouve fort dépourvu une fois que la trouille fut venue. L’UE
s’est alors fâchée toute rouge en disant aux Islandais qu’ils avaient intérêt à
renflouer leurs banques avec l’argent du contribuable sinon ils auraient une
mauvaise note. Un bonnet d’âne en quelque sorte. Il se trouve que le
gouvernement Islandais demanda l’avis de ceux qui allaient payer pour les
conneries et l’avidité des banquiers, c'est-à-dire le peuple. Et le peuple
répondit que ça n’allait pas bien la tête, qu’ils n’étaient en rien responsables
de ce merdier et que le vieil adage de privatiser les profits et mutualiser les
pertes avait vécu. Pour cet affront fait aux accros au fric que sont les
agences de notation, les fonds de pensions et autres fonds d’investissements,
l’Islande va se retrouver isolée, et plus personne ne voudra leur prêter de
l’argent vu que les agences lui décerneront une mauvaise note.
Que c’est ridicule,
que c’est monstrueux, que c’est déprimant.
J’ignore ce qui va
se passer mais la réaction du peuple islandais n’est pas sans me procurer un
petit frisson de plaisir je dois bien vous l’avouer.
Le second exemple
qui me vient est celui dont tout le monde parle en ce moment :
Et pourquoi me
direz-vous ? Quelle calamité s’est donc abattue sur ce pays pour qu’aujourd’hui
on puisse parler de la faillite de cet état ? Et bien ce n’est rien
d’autre que l’avidité et le cynisme des banques, Goldman Sachs en tête.
Je n’ai ni le
courage ni le temps de raconter les choses dans le détail (enfin ce que moi
j’en ai compris, que les choses soient claires je ne suis ni économiste ni
banquier et si certaines choses m’échappent j’ai fait de vrais efforts pour
tenter de comprendre tout ça), mais si l’on veut tenter de résumer la situation
on pourrait en dire quelque chose comme ça : On a laissé le pays
s’endetter plus que de raison, on a maquillé les comptes de l’état pour
permettre de lever des fonds, les prêteurs se sont donc gavés sur le dos du
contribuable grec. Jusque là c’est absolument dégueulasse et immoral mais ça
reste apparemment légal et normal. Mais il se trouve qu’une fois endetté
jusqu’au cou ceux qui conseillèrent l’état grec afin qu’il puisse se faire
prêter de l’argent s’est mis à attaquer de front l’économie du pays. En
première ligne se trouve donc Goldman Sachs. La spéculation est train
d’assassiner un pays pour le seul compte de quelques banques privées et le
profit de quelques-uns. Un haut fonctionnaire français déclarait à ce propos il
y’a peu « il n’y a rien de personnel, ils font de l’argent ».
C’est édifiant. Rien
de personnel…sauf pour les ménages grecs qui paieront de toute façon
l’addition. Qu’il y’ait eu des erreurs de gestion est un fait, mais l’avidité
et la rapacité criminelle de ces institutions financières est à gerber.
Les termes employés
par les spécialistes relèvent tous de la rhétorique guerrière la plus basique
et c’est bien ce qui se passe, c’est monstrueux…
Le capitalisme mène
le monde vers un abîme duquel il ne sortira pas indemne. Que quelques ordures
puissent ruiner un pays pour leur seul profit est insupportable, et que cela
soit accepté telle une fatalité est d’une stupidité sans nom.
Rien ne nous oblige
à accepter l’inacceptable, et s’il se trouve que l’homme a une capacité inouïe
à répéter inlassablement les mêmes erreurs jusqu’ou faudra-t-il aller avant que
nous ne réagissions ? Avant que nous n’agissions ?
La colère monte, le
désarroi parfois me gagne et oui, le désespoir affleure par endroits.
J’en ai assez de
constater les ravages de la cupidité et du libéralisme économique, je ne sais
plus par quel bout prendre tout ça…je suis perdu en constatant que malgré les
crises, malgré les effets d’annonce rien ne s’améliore, voire empire.
Alors oui ce matin
je suis furieux contre ce qui est en train de se passer ici en Europe. Je
pensais que l’on avait imaginé cet espace de vie afin justement que nous
puissions vivre ensemble un peu mieux, un peu plus intelligemment. Je me suis
lourdement trompé et mes envies de révolution se font plus fortes de jour en
jour.
Je vais me calmer en
enlaçant mon amour qui vient de rentrer…je la regarde assise près de moi,
qu’elle est belle. Que je l’aime.
Heureusement qu’elle
est là, ça me permet de soulager les blessures.
D’ailleurs la
prochaine fois je ne parlerai ni des hyènes libérales, ni des politiciens
stupides, ni du nain de l’Elysée, mais je vous parlerai d’elle…
En attendant je vous
conseille de vous renseigner sur cette bande de soudards qui composent
l’organigramme de Goldman Sachs et de vous pencher sur le rôle joué par cette
banque dans ce que l’on appelle désormais la crise grecque.
C’est édifiant et
fort instructif.
Bonne journée et
plus que jamais…HASTA SIEMPRE CAMARADES !
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