Zone libre

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Christmas card from a hooker in Minneapolis

Sale dimanche. J’aurais aimé qu’il n’arrive jamais.

 

Je vous avais dit que je cherchais la faille, qu’il n’était pas possible que je puisse avoir droit à ce qu’ils appellent « bonheur » mais que je ne la trouvais pas…et bien cette putain de faille m’a pétée en pleine figure hier après-midi et j’en chie.

 

Je cherche un responsable, mais je n’en trouve pas. Ma vie ressemble à un fox-trot tellement les pas que je fais en avant sont irrémédiablement effacés par ceux que je suis bien obligé de faire en arrière.

Néanmoins je ne vais pas me plaindre, je ne vais pas me lamenter même si l’envie m’en démange un peu je dois bien avouer.

 

Non finalement j’enfourche mon clavier pour parcourir les steppes arides de mon cerveau blessé parce qu’une chose que l’on s’est dit elle et moi hier m’a interpellé, et me tracasse encore.

Dans un moment de dépit, sentant l’inéluctable arriver, je déclare ne pas être fait pour le bonheur.

Elle me rétorque que cela n’a pas de sens, que le bonheur est une donnée éminemment subjective et que le mien n’a rien à voir avec celui des autres (ce dont je me fous un peu faut dire) mais surtout n’a rien à voir avec le sien (ce qui me fait un mal de chien).

Quand je vous dit qu’elle est brillante…elle est même plus que ça, mais bon, on ne peut forcer les gens à avoir des sentiments ! Toutefois cette réflexion me tracasse.

 

Je n’ai pas souvenir de ce qu’est le bonheur, le vrai, un truc un peu durable et solide. J’ai bien des souvenirs que je peux qualifier d’heureux, fugaces instants gravés dans ma mémoire et auxquels je réalise ne jamais me raccrocher, mais ils ne sont pas si tangibles et palpables que ça. Comme si j’en étais spectateur uniquement.

Toutefois elle a raison, le bonheur est subjectif. J’ai cru durant cette courte période qui a séparé la grâce du gouffre, que j’avais trouvé celle qui manquait à mon être tout entier. J’ai eu la prétention de déclarer que j’avais trouvé la route du bonheur. C’est que je ne sais pas bien ce que c’est alors, forcément il est facile pour lui de se grimer en passion et me faire croire qu’il est là…le salaud.

J’ai trouvé ce qui me manquait au beau milieu d’un désert que je pensais fertile, que je sens fertile ! Mais qui se refuse à l’être.

 

Alors j’en conclue que je ne suis certainement pas fait pour être heureux, c’est un constat douloureux mais je me dois d’être lucide et sans concession. Si je savais le trouver là ou il peut arriver, si j’avais pu aimer celles qui m’ont aimé comme elles le méritèrent, si j’avais été un autre, si je n’étais pas continuellement en quête de sens, il m’aurait été plus simple de toucher la beauté des choses et de ne pas m’y brûler.

Mais ça n’est pas le cas.

Je le trouve à chaque fois là ou il ne peut s’échapper pour m’enlacer. Je pourrais le chercher ailleurs me direz-vous ? Mais je ne le cherche pas, je tombe dessus sans vraiment le vouloir, il me nargue, me happe un instant, me mâchonne violemment pour me recracher sèchement.

Et pourtant je n’ai aucune intention de jouer la comédie et de me draper dans un bonheur factice ou de façade, ce qui revient sensiblement au même.

L’obscurité m’attire, la complexité me séduit, la beauté m’enchante, je hais la simplicité, la niaiserie me fait vomir. Une fois posées ses quelques bases, ça semble évident que j’aurais du mal à trouver celle qui saura m’offrir ça. Enfin je l’ai trouvée mais elle s’enfuit…et aussi douloureux et paradoxal que ça soit, je la comprends tellement. Et je sais que ça pourrait se passer autrement, et je ne peux rien dire, je ne peux que courber l’échine et j’ai de plus en plus de mal à le faire. Tant pis on ne m’a pas demandé mon avis.

 

Alors hier soir j’ai voulu tuer tout ça à coup de whisky et de médicaments. Je n’ai réussi qu’à l’endormir un instant. Putain de matin qui me ramène au chagrin.

 

Ce matin je me fous de savoir si je saurais trouver mon bonheur un jour, ce matin je me fous du sens des choses.

La bouteille est en évidence, il serait facile d’éteindre tout ce merdier d’un seul coup. Ça résoudrait tout. Mais je ne suis plus un lâche. Alors…on serre les dents, les fesses et tout ce qu’on peut serrer.

 

Je crois que parmi les sentiments que je hais le plus, la résignation est en tête de liste.

Se résigner c’est avoir perdu. La résignation me serre l’intérieur tout entier et le malaxe jusqu’à ce que je ne l’assomme avec ce que je trouve ! Dès lors je l’étouffe quelques heures et je peux à nouveau respirer.

Et pourtant je dois me résigner. Je le fais uniquement pour elle.

Je suis perdu dans les méandres de moi, entre le cœur et la tête il y’a une route que j’évite d’emprunter et sur laquelle je m’égare inexorablement.

 

Alors à mes crayons, j’entends « Christmas card from a Hooker in Minneapolis » de monsieur Waits qui débute…même la météo est au diapason, y’a des jours comme ça ou il faut éviter de chercher, les choses s’imposent d’elles-mêmes.

 

Elle me manque.

 

La lutte doit-elle continuer ? Je dirais oui mais ne comptez pas sur moi aujourd’hui…

HASTA SIEMPRE

 

 



20/12/2009
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