Au bout du rouleau
Je ne sais
pas pour vous mais moi en ce moment je suis éreinté.
Sont-ce les
soirées à rallonge passées au bureau ? Les ébats passionnés que m’offre ma
moitié et dont les acmés font passer les plus torrides pulsions d’une Megan Fox
pour une fade et insignifiante poignée de main ? La somme de travail
incommensurable que je me dois d’absorber afin de pouvoir toucher mon énorme
salaire de nanti ? Ce printemps aux faux airs d’automne ?
Je ne sais
pas.
Mais le fait
est que je suis épuisé.
Je sais bien
que ça n’a pas vraiment d’importance et que l’avantage de publier ici quelques
mouvements d’humeur plus ou moins bien sentis ont justement l’avantage de ne
rien laisser paraitre de ma sale gueule et de mes yeux cernés.
J’en ai bien
conscience et pourtant c’est dans un élan de sincérité bon teint que je vous
livre mon sentiment…je commence à en avoir plein le cul de ne pas avoir de
temps pour moi.
Certes j’ai
fait le choix depuis bien longtemps de ne pas compter mes heures et finalement
de sacrifier une bonne partie de ma jeunesse et de ma fraicheur sur l’autel de
l’emploi salarié.
J’ai honte
mais je dois avouer un stupide et superficiel besoin de me nourrir.
J’ai
vachement honte, en plus j’ai un appétit d’oiseau.
J’aurai pu
faire autre chose comme boulot. En même temps je sais bien que c’est la fin de
la saison et que comme à l’accoutumée je me jette sur la pression comme s’il me
fallait pour moi tout seul…et je ne parle pas de bière !
Ça
fonctionnait jusqu’à présent plutôt bien, mais je crois que je vieillis.
Je le sens
bien que j’ai moins la pêche, que je suis moins patient. Alors je délègue, mais
au final on passe encore plus de temps à vérifier ce que les autres font que si
on le faisait soi-même.
Et puis je
n’ai décidemment pas l’âme d’un chef, et je n’ai pas le cœur d’en demander plus
à mes chers camarades de labeur.
Parfois
j’aimerais n’avoir aucune conscience sociale. Ça me reposerait.
Et pourtant
ce n’est ni l’envie ni les sujets qui manquent, seulement quand ça veut pas, ça
veut pas !
Prenez
Israël par exemple.
Enfin
« prenez », c’est une expression hein ! Déconnez pas, ne touchez
à rien c’est déjà suffisamment en désordre.
Bon, alors
Israël…qu’en dire à l’heure ou le monde entier regarde (légitimement je vous
rassure) ce pays d’un œil noir empli de reproches et de remontrances.
Techniquement
parlant je suis juif. Je précise toujours le « techniquement » car
c’est à l’âge de 17 ans que j’ai appris que ma mère, qui eut la fâcheuse idée
d’avoir un cancer et de mourir avant que j’atteigne mon quatrième anniversaire,
non content d’être d’origine polonaise était également juive.
Comme
personne ne m’a jamais vraiment parlé d’elle j’ai fait quelques recherches et
suis tombé sur cette information à première vue sans grand intérêt. Un de mes
plus fidèles camarades, juif pratiquant et très pointu sur la chose religieuse
m’a alors fait part de cette étrange coutume qui est que, né de mère juive on
est juif de facto.
C’est un
poil con je trouve mais il faut se mettre à la place des gars quand même, à
l’époque ou ils ont monté leur petit business on ne maitrisait que très
vaguement les tests ADN et si l’on pouvait garantir qui était notre mère, pour
ce qui est du paternel rien ne nous garantissait quoi que ce soit.
Remarquez
chez les musulmans c’est l’inverse, on l’est parce que son père l’est…encore
plus con je trouve !
Non, pas
« plus », autant…désolé.
Un peu comme
si la religion était une maladie héréditaire.
Maladie je
veux bien, héréditaire ça me fait un peu mal au fondement si vous me permettez
l’expression.
Mais revenons
à nos moutons.
J’ai donc 17
balais à l’époque et ai été élevé dans une sorte de morale catholique obscure
et finalement assez lâche, néanmoins j’ai quelques rudiments.
Et déjà tout
petit ça ne m’emballait pas du tout.
Néanmoins me
voilà nanti d’une toute nouvelle identité, ce qui m’en faisait environ une
douzaine sous la main, il faut dire que je me cherchais beaucoup à l’époque.
Je me suis
alors mis à étudier
Ça n’avait
aucun sens. Ça n’en a d’ailleurs toujours pas beaucoup il faut le reconnaître.
J’avais bien
évidemment une empathie incroyable envers ceux que l’on nomme comme constituant
le « peuple juif », terrifié par la Shoah je lisais, regardais,
étudiais tout ce qui avait attrait à ce sombre pan de l’histoire de l’humanité.
De là à être
juif il y’avait un pas que je me gardais bien de franchir.
Et puis de
proche en proche, j’ai compris qu’à l’inverse des catholiques et, je crois, des
musulmans il y’avait autre chose derrière l’appellation « juif ».
L’histoire
même de l’humanité est marquée par les massacres et persécutions dont ont été
victimes les juifs.
De là le
sentiment d’appartenance à un véritable peuple s’est développé jusqu’à sembler
de l’extérieur n’être qu’une entité harmonieuse et indivisible.
Certes c’est
une erreur de considérer les choses ainsi, en effet le peuple juif est une
figure mythologique à laquelle on peut éventuellement se raccrocher, et en tant
qu’objet de fantasmes servir les intérêts de ses défenseurs comme de ses
ennemis, mais il n’y a pas plus de peuple juif que de neurones chez Christian
Estrosi ou de vie sur Mars.
Mais je ne
peux nier une affection certaine pour les juifs ashkénazes que j’ai rencontrés,
qu’ils aient été de ma famille (ben oui ils n’en sont plus, les pauvres) ou
bien de mes amis.
Et c’est
donc en faisant partie du club que j’ai pu me montrer critique à l’égard de
l’état d’Israël qui est, il faut le reconnaître, en train de se tirer balles
dans le pied sur couteaux dans le dos !
Lorsque
l’humanité, honteuse de ce qu’elle avait laissé faire, décida de donner une
terre à la diaspora juive la notion de « peuple juif » était
prédominante.
Quoi que quelques
années auparavant ils avaient bien crées le Pakistan histoire d’y accueillir
tous les musulmans de la région…mais je sais beaucoup moins de choses sur
l’Islam et le Pakistan alors je me garderais bien d’en dire plus, mais ça
m’interpelle, il faudra que j’aille me renseigner un de ces quatre.
Bref.
Donc la
Palestine, sous mandat Britannique, fut livrée à des organisations sionistes.
On peut le regretter, personnellement ça ne me choque pas en tant que tel, et
puis l’histoire leur devait bien ça, malgré le fait que pour moi le peuple juif
en tant que tel ne veuille rien dire.
Bon, il
n’empêche qu’on se retrouve déjà confronté à un problème, celui des
palestiniens expulsés et renvoyés en Cisjordanie.
Cette
affaire fut quand même très mal gérée et dès le départ le terreau nécessaire
pour cultiver la haine était posé.
S’en suivent
des exactions de chaque côté, massacres sur pogroms, agressions sur agressions…comme
si c’était sciemment que l’humanité laissait enfler cette blessure et la
regardait se putréfier sans dire un mot.
Israël
bafoue les résolutions de l’ONU depuis 1967 et cela est inexcusable.
Néanmoins,
il faut malgré tout nuancer
De plus dès
la fin de la seconde guerre mondiale nous arrivons à un consensus entre les
dirigeants palestiniens, les britanniques, les futurs-israéliens et la
communauté internationale.
C’est alors
qu’Israël met en place et développe un concept totalement incroyable dans le
coin : la démocratie.
Israël est
peut être le dernier état colonial au monde, dirigé par l’extrême-droite et
d’une arrogance crasse envers l’ONU qui ferait (presque !!) passer les
Iraniens pour des bisounours, mais il n’en demeure pas moins une
démocratie !
Aux USA
suite au 11 Septembre 2001 fut voté le « patriot act », qui a marqué
la fin de nombre de libertés civiles. En France sous prétexte de se protéger
d’hypothétiques terroristes on doit batailler pour conserver un peu de vie
privée entre les fichiers divers et la police imbécile. Dans tous les pays
occidentaux depuis la tragédie de New York les libertés civiles ont reculé. En
Israël, pays en état de guerre permanent depuis des décennies, il n’a jamais
été question de remettre en question les droits fondamentaux des
habitants…certes des habitants non-arabes.
Les arabes
eux ne jouissent pas des même droits que les autres ce qui en plus d’être un
état colonial, fait d’Israël un état ségrégationniste.
Un comble
pour ceux qui ont survécu à la folie nazie.
Mais malgré
tout la vivacité de la vie politique et démocratique en Israël permet tous les
espoirs.
En tout cas
je ne les ai pas perdus.
J’en veux à
Arafat de n’avoir pas su attraper la main que lui tendait Rabin et de n’avoir
pu exister qu’à travers la lutte armée.
Ce que
d’ailleurs il reconnaissait lui-même. Symbole de la lutte des opprimés face à
l’oppresseur, Arafat avait réussi le coup de force de passer du rang de
terroriste à celui d’interlocuteur incontournable de la cause palestinienne.
Mais jamais
il n’a su, ou voulu, ressentir le sens de l’histoire et s’engouffrer dans les
brèches ouvertes par les partisans de la paix.
De ça on
peut légitimement lui en vouloir, d’autant plus qu’à l’instar de tous les
autocrates, il n’a jamais su préparer la suite de sa gouvernance. Après moi le
déluge en quelque sorte.
Résultat,
depuis sa mort la Palestine régresse et finalement les faucons Israéliens qui
avaient juré de renvoyer ce peuple à l’âge de pierre est en passe de réussir.
Quel immense
gâchis. Que de temps perdu.
Je me refuse
à parler de « peuple juif » car cela reviendrait à ne pas aborder le
problème sous l’angle le moins malsain, à savoir un problème de conquête de
territoire, de politique et de domination simplement de géopolitique. Alors que
parler de « peuple juif » le place immédiatement sous le feu de la
guerre de religion, qui en ferait un monstrueux et inextricable problème.
Je me refuse
à le voir de la sorte.
Ce qui s’est
passé le 30 Mai au large de Gaza est étonnamment symbolique de la nouvelle tournure
des évènements. Les Américains, soutien indéfectible à
Les pays
arabes de la région ont trop longtemps laissé la situation empirer, en tirant
inévitablement bénéfice et refusant leur soutien aux palestiniens. C’est plus
facile de regarder le problème de Gaza que les effroyables manquements aux
droits de l’homme dont sont coutumiers les despotes locaux.
Actuellement
deux pays sortent du lot et reprennent la main dans la région : La Turquie
et l’Iran.
Pas vraiment
des parangons de démocratie.
Il existe au
sein des peuples israéliens et palestiniens une réelle opinion publique qui en
a assez et qui aspire à la paix.
On n’entend
guère ces voix.
Il semble
que ce conflit entre les juifs et les arabes porte trop de mythologie, de
fantasmes et de poids historique pour être réglé en l’état.
L’extrême-droite
au pouvoir en Israël doit partir.
Il est
impératif de débarrasser ce conflit de la notion de guerre de religion.
Il faut que
les colonies cessent, que le racisme institutionnel en place en Israël soit
réformé, que l’on laisse enfin les habitants de Gaza vivre !
Il faut que
le Hamas soit réduit au silence.
Et là,
peut-être, arriverons-nous à quelque chose…à l’heure actuelle le Likoud et le
Hamas sont des alliés implicites et tant qu’ils seront en place rien ne
bougera.
Et si les
américains lâchent Israël, ce qui est finalement quelque part compréhensible,
que l’Union européenne n’arrive pas à s’entendre sur une position claire et
cohérente, si l’Iran et la Turquie continue d’asseoir leur domination dans la
région ; le pire est vraisemblablement à redouter.
Il parait
qu’une bête traquée et apeurée devient encore plus dangereuse.
C’est alors
la situation dans laquelle se trouvera l’état d’Israël qui a toute légitimité à
exister, au même titre qu’un état palestinien.
Quand je
vous dis que je suis fatigué…j’étais parti pour écrire quelques lignes, me
voilà avec des pages entières.
Merci d’être
arrivé au bout…
A bientôt et
surtout gardons la tête haute et le sabre clair !
HASTA
SIEMPRE…
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