Zone libre

Je l’aime bien Mélenchon. Je sais qu’il agace par ses excès, son outrance, son soi-disant populisme…mais la haine qu’il semble générer chez les dominants n’est-elle pas le signe d’un réel talent ? N’est-ce pas le signe qu’ils en ont peur ?

Qui en fait un tribun populiste démagogique et irresponsable ?

La droite.

La droite populiste démagogique et irresponsable.

La droite qui détricote consciencieusement le tissu social, qui détruit les retraites par répartition (quoi qu’ils en disent, d’ailleurs ils ne sont ni crédibles, ni audibles) pour ouvrir en grand la porte aux retraites par capitalisation du frère Sarkozy et de son si vertueux groupe mutualiste « Malakoff Mederick ». La droite qui gouverne pour sa caste de dominants contre le peuple, contre la nation même !

La droite est discréditée, incapable, réactionnaire et ne s’en rend même plus compte…À moins qu’elle ne soit plus qu’un appareil politique à la solde d’un seul homme, Nicolas Sarkozy ?

L’altitude intellectuelle de croisière à laquelle vole Jean-Luc Mélenchon est si haute par rapport à, je ne sais pas moi, celle de Christian Estrosi par exemple et pour ne citer que lui, que ça en serait risible si malheureusement ça n’était pas les cons qui étaient au pouvoir.

Politiquement j’oscille entre le NPA, LO et le Front de Gauche. Les trois formations sont anti-capitalistes, ce qui les distingue sont les moyens qu’ils désirent mettre en œuvre pour mettre à bas le capitalisme.

Mais toutes trois arrivent au même constat : Le problème du monde est le capitalisme, ni plus, ni moins.

Néanmoins Mélenchon et son Parti de Gauche, puis avec le Front de Gauche a réussi le tour de force de proposer une alternative démocratique, républicaine et anti-capitaliste aux soi-disant gauches sociales démocrates.

La sociale démocratie est morte. Elle est vidée de son sens. Comment se fait-il que mis à part les législatives de 1997 ou la gauche l’emporta, les agitateurs d’idées soient à droite ? Voire à droite de la droite de la droite ?

Parce que le parti socialiste (la « gauche » sociale démocrate française) n’a d’une part rien de concret à proposer et d’autre part se trouve bien emmerdée avec le système actuel qu’elle ne renie absolument pas et semble nous dire que l’on peut vivre le capitalisme avec humanité.

Non, on ne peut pas. Pas le capitalisme financier fomenté depuis 30 ans par les pires crapules ultra-libérales qui soit. De Reagan à Thatcher, de Sarkozy à Aznar.

Cet après-midi chez Mermet était présent Mélenchon. Il expliquait ce qui le séparait de Besancenot par exemple, il expliquait le fait que sa démarche aussi républicaine et démocratique qu’elle soit n’en était pas moins révolutionnaire.

Révolutionnaire car s’attaquant aux dominants, à ceux qui possèdent et ne veulent rien lâcher. Révolutionnaire au sens premier du terme, celui d’effectuer une révolution, un réel changement de cap.

Le mot « révolution » est bien souvent galvaudé et on n’en garde uniquement que la composante violente et poétique. Les flammes qui embrasent les banques, les pavés qui volent, les chaînes qui se brisent, faire l’amour sur une barricade et accrocher la tête des banquiers au bout des piques…C’est tentant non ?

Ouais je sais moi aussi parfois j’en rêve la nuit...

Seulement voilà, si on les laisse faire ils ne nous laisseront que nos rêves, et se gausseront de nos utopies en comptant leurs plus-values.

Et c’est pourquoi, aujourd’hui car d’humeur changeante je suis donc peut être que demain sera différent, le discours du Front de Gauche résonne fortement en moi.

Lorsque j’écoute des gens comme Frédéric Lordon ou bien Jacques Généreux voire Bernard Maris dans une moindre mesure, je ne peux qu’être conforté dans l’idée suivante :

L’économie est une chose simple qui est artificiellement rendue complexe afin que le peuple soit exclu de toute réflexion. Et surtout l’économie n’est QUE politique.

Ces gens, brillants pédagogues et vulgarisateurs doués, permettent à des gens comme moi, moyennement cultivé mais curieux et attentif, de croire encore en la politique.

La chose politique est noble, reprenons la des mains de ces soudards sans foi ni loi. Retirons la des mains des Woerth, Sarkozy et autre Hortefeux.

Remettons le sujet central de l’objet politique au centre du débat, à savoir l’homme. L’être humain tout simplement.

Actuellement qui fait encore confiance à l’homme politique ? Qui aujourd’hui peut encore avoir foi en l’avenir ? Qui peut penser qu’il existe un autre futur que celui des marchés, des spéculateurs, des rentiers et des salauds ?

Sartre nommait ceux qui refusaient d’assumer leur rôle d’humain de « Salauds ».

Relisons Sartre et effectivement ne laissons plus quelques fruits pourris contaminer le panier entier.

Tu es élu de la république ? Tu fais passer ton intérêt avant celui du peuple ? Tu dégages !

Tu profites des innombrables niches fiscales françaises pour ton entreprise et tu paies tes impôts en Suisse ou au Luxembourg ? Tu dégages !

Il ne faut pas oublier que ce sont les électeurs qui mettent les députés sur leur siège.

Il ne faut pas oublier que ce sont les travailleurs qui permettent au patron de changer de yacht.

A nous de leur rappeler quelques principes de base.

Hier j’étais désabusé, abattu de voir la contestation de la rue faiblir pour mourir doucement.

Aujourd’hui j’ai repris du poil de la bête comme on dit vulgairement, et je me dis qu’il n’est pas possible de continuer à se laisser abuser de la sorte.

Les libéraux nous disent « votre discours qui consiste à dire que les fraudeurs s’en aille est stupide. Vous ne voulez donc plus d’entreprise en France ? »

Non, nous ne voulons plus de ceux qui ne respectent pas l’humain et surtout, du haut de leur position de dominant qu’elle soit héritée ou obtenue, oublie leur rôle d’humain et refusent d’assumer ce qui leur revient d’assumer.

Non nous ne voulons pas des salauds, au sens Sartrien du terme.

Les libéraux nous disent que Sarkozy est un homme volontaire, incompris qui réforme et modernise le pays.

Mais les libéraux nous disent également « la réforme des retraites est une régression sociale » (Benoit Apparu dans plusieurs média).

Les libéraux nous disent n’importe quoi et pensent encore qu’ils ont un quelconque crédit.

Lorsque sont démontées une à une les erreurs grossières de ce gouvernement ils disent quoi les libéraux ? Lorsque par des discussions argumentées, des chiffres validés par des organisations neutres, des constructions intellectuelles que certainement ils ne peuvent pas comprendre (ils sont quand même à l’UMP les gars, faut pas non plus trop leur en demander) tout le système Sarkozyste est démonté ils répondent quoi les libéraux ? Lorsque est mis en évidence le fait qu’ils gouvernent pour leur caste, qu’ils se replient sur eux-mêmes que l’intérêt général est une notion depuis longtemps oubliée que nous racontent les libéraux ?

Et bien ils nous disent par exemple que la France est un des pays qui résiste le mieux à la crise. Que la France est très difficilement réformable, que les socialistes n’ont rien fait durant des années et qu’il faut bien faire le boulot.

Ils disent bloqueurs à la place de grévistes, fadaises à la place de conflits d’intérêts…en bref ils répètent les éléments de langage qui leur sont livrés certainement chaque matin en mail par un Guéant ou un Soubie.

Entre nous les socialistes, comme ils disent, ont été au pouvoir de 1981 à 1995, avec dedans 2 périodes de cohabitation. Et que la finance a commencé à être dérégulée de manière lamentablement violente sous Fabius.

1995 ça fait quand même 15 ans…mais ils continuent à nous servir inlassablement les mêmes arguments fallacieux qui n’en sont pas.

Face à un tel océan de bêtise, oui il est tentant de sortir son cocktail Molotov.

Mais il existe dans ce pays des hommes et des femmes politiques qui ont un programme, qui ont la volonté de remettre l’homme au centre du jeu, de réformer…de vraiment réformer le système.

Ces gens ne sont pas au Parti Socialiste, mais au Front de Gauche.

Pour la petite histoire les éboueurs de la mairie de Paris demandent à être reçus par l’administration.

Administration socialiste issue d’un parti qui prône la résistance au Sarkozysme en général et à la réforme des retraites en particulier.

Mais ils ne sont pas reçus, ils sont ignorés, niés, humiliés…Discours gauchisant, attitude de lâche, convictions libérales.

Voilà ce qu’est le parti socialiste aujourd’hui.

Qu’Emmanuelli ou Hamon quitte ce parti fantoche et aient les couilles de rejoindre le Front de Gauche !!

Il existe aujourd’hui des intellectuels, des leaders d’opinion, des agitateurs d’idées qui ont pour ambition de casser ce capitalisme. De réduire à néant ce régime fascisant dans lequel on sombre depuis 3 ans.

Aidons-les. Suivons-les, c’est ainsi, en étant vigilants, que l’on pourra leur mettre la pression afin qu’ils aillent au bout de leurs idées, de leurs convictions.

De nos convictions.

En Allemagne « Die Linke » est sur cette voie, suivons leur exemple !

Tous ne sont pas pourris, et la dialectique Sarko-Libérale ne fonctionne plus.

Une journaliste pro-Sarko disait avec ironie hier quelque chose comme « Donc l’élection de Sarkozy est celle d’un menteur mégalomane par des cons ? »

Elle maniait l’ironie mais je ne pensais pas qu’elle donnerait une image si juste de la réalité : Un menteur mégalomane élu par des cons !

Peut-être est-il temps de cesser de subir ça, non ?

HASTA SIEMPRE CAMARADES !!