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Quel prix la vie...suite et précision !!

J’ai mis en ligne, hier matin, un article dans lequel je posais la question du prix de la vie. Sans autre ambition que de poser la question et en aucun cas d’y répondre, ce qui eut été très arrogant. Certes j’ai conscience de parfois l’être, arrogant, mais je connais mes limites même s’il m’arrive de vouloir, consciemment ou inconsciemment, les masquer.

Au sein de cette vaste question j’effleurais le fait que ceux qui ont fait l’histoire comme de grands conquérants (Par « grands » j’entends la puissance géographique et  militaire, en aucun cas leur vision ni leur éventuelle bonté d’âme qui, pour les personnes concernées frise le néant) n’ont jamais fait grand cas de la valeur d’une vie humaine.

Hier soir on me fit remarquer qu’il était faux de mettre sur un même plan Napoléon et Hitler. Certes, mais je me suis, je pense, mal exprimé c’est la raison de ce petit rectificatif matinal.

La phrase incriminée est la suivante : « L’histoire retient quelques ordures innommables. En vrac on pourra dire Gengis Khan, Napoléon, Hitler, Staline, Pol Pot…et Kadhafi. »

Sortie de son contexte il est aisé de se demander en effet ce que Ghengis Khan et Pol Pot ont en commun…Bien que la remarque visait en fait Napoléon.

Tout d’abord je tiens donc à préciser que si j’ai mis dans le même panier tous ces despotes c’est car il existe un point commun évident entre eux qui est le manque total d’empathie et de considération pour la vie humaine.

J’ignore la raison qui peut pousser à considérer Napoléon Bonaparte avec bienveillance, néanmoins je ne suis pas du tout calé sur cette période historique et je me plie bien volontiers aux faits que peuvent me rapporter ceux qui savent. Néanmoins si je ne connais pas en détail toute l’histoire de Napoléon, m’étant intéressé depuis longtemps aux dictateurs je me permets de préciser un point qui m’est indispensable pour que ma démonstration tienne la route.

Lors de sa tentative de conquête de la Russie, de même que lorsqu’il combattit la perfide Albion, notre mini-dictateur national (et ouais Sarko n’est qu’une crotte de nez à côté des ravages et des massacres perpétrés par Bonaparte) ne montrait aucune empathie envers les populations civiles slaves et britanniques, qu’il était plus sûr d’éliminer aussi souvent et sûrement qu’il eut été possible. En cela il rejoint une des plus effrayantes saloperie de la création, à savoir Adolf Hitler !

Dès le départ, que l’on pourrait dater de la sortie de « Mein Kampf », on ne va pas chipoter sinon on ne s’en sort pas, Hitler exprime la plus grande haine envers ceux qu’il appelle des « sous-hommes » (üntermenschen) slaves. L’opération « Barbarossa » qui vit l’Allemagne Nazie tenter de conquérir la Russie l’ordre était donné de ne faire ni prisonnier ni survivants. Pour parler un peu technique la Wehrmacht (l’armée régulière) avançait sans faire de détail. Les Einzatsgrüppen , à l’instar des poissons pilotes suivant de près cétacés et gros poissons afin d’y grappiller quelques restes de bouffe, se chargeaient de terminer le boulot. Quel boulot ? Oh la destruction pure et simple, le meurtre de masse, les viols, les atrocités les plus folles etc. Les Einztsgrüppen étaient des bataillons formés de SS, seul Himmler en était responsable ce qui, vous en conviendrez aisément, n’est pas un gage de pondération ni ne porte un quelconque espoir d’humanité…Ce mode de fonctionnement provoquera alors des problèmes au sein même de l’armée, qui s’émouvait des horreurs commises par leurs comparses SS, il en résultera non pas une modération des SS, mais une meilleure collaboration entre les deux corps. Bon, on est chez les nazi faut pas non plus espérer grand-chose.

Hitler avait une haine profonde de tout ce qui n’était pas, selon sa définition, de race Aryenne. Seule l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark et la Suède trouvaient grâce à ses yeux. Il admirait certes l’Angleterre autant qu’il la jalousait et supportait les Italiens, car il faut quand même savoir entretenir des rapports cordiaux avec ses alliés.

Cette technique de la terreur, éprouvée déjà à l’époque par Gengis Kahn, n’est rien d’autre qu’une façon de faire la guerre et qui induit de facto que le meurtre est une voie impossible à éviter. Et que d’ailleurs ils n’avaient pas vraiment envie d’éviter…

J’ignore si Napoléon était un tel psychopathe ? Même si un type qui a pour ambition de conquérir le monde par la force, qui se fait sacrer empereur dans une débauche hallucinante de faste et de dorures ne peut, selon moi, être totalement sain d’esprit.

Napoléon avait-il la haine d’un groupe ethnique ou religieux en particulier ? Je l’ignore, j’en doute, mais peu importe. Ce que je voulais exprimer est que s’il eut fallu qu’il tue la population entière d’un pays pour le conquérir il n’aurait pas hésité.

C’est en cela que je le place sur le même plan qu’Hitler, Staline, Pol Pot ou Kadhafi.

Je n’ai jamais écrit Napoléon=Hitler, bien que je suis certain qu’on trouverait d’autres points communs entre les deux zigs. De toute façon sans entrer dans le détail ce genre de comparaison est ridicule et n’a aucun sens.

Par contre je maintiens que pour faire ce qu’il a fait dans les conditions qui étaient, le prix d’une vie était une notion qui devait lui être totalement étrangère.

On pourra objecter que tout militaire se doit de considérer un fantassin comme une variable d’ajustement, ce qui, abstraction faisant, rend plus simple la comptabilité. Parler de 1000 morts peut choquer, égrener les 1000 noms et prénoms des victimes peut plus vraisemblablement être traumatisant. Lorsqu’un homme devient un chiffre, qu’un groupe d’hommes devient un nombre, il est plus facile de leur retirer symboliquement toute humanité.

Un peu comme les chiffres du chômage dans une moindre mesure. 10 % de chômage, ça nous parle peut-être, mais ça nous permet surtout de faire abstraction que derrière ce chiffre on trouve des humains avec des émotions, des vies, des familles….bref je ne vais pas vous raconter ce qu’est un être humain, sinon on ne s’en sort pas !

N’y connaissant rien ou presque, je suis prêt à entendre que Napoléon ne fut pas qu’une ordure. L’entendre peut-être, l’accepter ça m’étonnerait fortement…Certes il reste quelques structures sociétales telles que les préfectures et les préfets de cette période, mais on peut également objecter que, par exemple, la majorité de la législation allemande concernant la protection des eaux et forêts fut personnellement rédigée par Hermann Goering, que sans les missiles fusées V1 et surtout V2 allemands qui firent tant de morts en Angleterre l’homme aurait mis des décennies supplémentaires à poser le pied sur la lune…mais est-ce vraiment sérieux et satisfaisant de dire cela ?

J’en doute.

Je reviens sur mon sujet du jour (enfin des deux jours pour le coup…) et le fait que pour ces dirigeants susnommés la vie humaine est une composante qui n’a pas de sens. Et pour cela Napoléon comme les autres est frappé du syndrome d’inhumanité aigue !

Staline était un psychopathe au sens médical du terme, c’est-à-dire qu’il était incapable de ressentir la moindre émotion, et de fait la moindre empathie, ça va de soi. Hitler à l’inverse était totalement illuminé et fanatique, comme Kadhafi d’ailleurs qui hier soir encore nous a montré un exemple édifiant de la folie érigée en mode de vie….putain qu’il était effrayant à exhorter les populations à s’entretuer, à appeler au lynchage.

Goebbels ne fit pas autrement au soir du 9 Novembre 1938 lorsqu’il appela le peuple allemand à se défouler sur les juifs et déclenchant ensuite ce que l’histoire retient sous l’appellation de « Nuit de cristal ».

La psychologie des dictateurs est aussi intéressante que morbide et mérite à elle seule de nombreux livres afin de tenter d’en discerner les contours.

Je conclurais donc en réaffirmant que je ne prête en aucun cas de comportement, ou d’idéologie, raciste à Napoléon. Pas plus qu’à Pol Pot d’ailleurs si on va par là. Je ne déclare pas qu’ils sont tous égaux face à l’histoire, loin s’en faut. Mais par contre une chose les lie les uns aux autres à savoir un mépris incroyable pour la vie humaine.

Au cours de la seconde guerre mondiale, les allemands firent prisonniers 80 aviateurs britanniques qu’ils emprisonnèrent dans un Stalag près de Berlin. Une des règle qui s’applique à toutes les aviations militaires du monde, ou presque, est que si le combat aérien est sans pitié, entre pilotes on se respecte. Ce code d’honneur avait d’ailleurs valu la vie sauve à Goering lors de la première guerre mondiale (comme quoi ça tient à pas grand-chose l’histoire…). Ce même code d’honneur était, au début tout du moins, en vigueur dans la Luftwaffe, l’aviation allemande. Un matin, alors que la veille un bombardement Anglo-Américain avait dévasté je ne sais quelle ville Allemande, Hitler, fou de rage, ordonna l’exécution de 50 des  aviateurs prisonniers. Goering, qui n’était qu’un lâche dès qu’il était en face d’Hitler, ne fit rien pour l’en empêcher. Ce crime lui fut reproché, entre autre, lors du procès de Nuremberg d’ailleurs. Cette petite anecdote n’a pour aucun autre but que de mettre en évidence que la guerre n’est pas obligatoirement la barbarie la plus sale. Or certains, sous couvert de conquêtes militaires, n’hésitèrent pas à ne voir derrière des hommes uniquement que des chiffres…et nous voilà débarrassé de cette encombrante humanité qui nous empêche de mener à bien notre destinée !

La Libye aujourd’hui est condamnée à mort. Si Kadhafi reste c’est qu’il aura maté dans le sang cette révolte. S’il part les différentes tribus se disputeront son héritage et cela entrainera mort et désolation à grande échelle.

La valeur d’une vie humaine est décidemment une notion très vague.

Malheureusement.

Bonne journée



23/02/2011
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