Zone libre

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Les montagnes russes

Au cours de nos vies bancales et pas si bien balisées que ça, il arrive régulièrement que l'on s'y sente bien.

Enfin je dis « on », en toute modestie je devrais dire « je »…mais la modestie n'est pas ma copine.

Il faut dire qu'après avoir pris une cuite avec l'arrogance, prendre un thé avec la modestie parait bien fade les amis ! Mais il suffit de le savoir. Fin de l'aparté.

 

Au milieu de nos joies, de nos peines, de nos déglingues, de nos rémissions, de nos doutes et de tous ce qui fait tanguer nos carcasses, parfois arrivent des moments de calme.

Comme entre deux tempêtes.

Plus jeune je ne savais pas bien ce que signifiait le repos, autant de mon corps que ce que je me plait à nommer mon âme.

N'y voyez aucun lien avec une quelconque pensée religieuse, mais depuis des années j'ai cherché à nommer le pendant de mon corps en tant que matière. Esprit ? Bof, c'est bien prétentieux et si j'avoue une certaine arrogance, j'exècre la prétention…remarquez je dis ça, je me pense arrogant, peut-être ne suis-je que prétentieux ? Bon je chercherai un autre jour, je m'égare une fois de plus…

 

D'ailleurs en parlant d'égarement, j'avais commencé 2 textes qui se suivaient et que je devais finir, mais je ne suis définitivement pas un marathonien des mots, je ne suis qu'un sprinteur et si ça ne sort pas de suite il y'a de fortes chances que les mots meurent sous la poussière et dans l'oubli. Néanmoins on s'en fout un peu, voire beaucoup…mais je cause, je cause et j'en oublie d'aller au but.

 

Plus percutant je me dois d'être, des phrases plus courtes je me dois d'écrire, cesser de regarder Star Wars en boucle pas mal ça serait…

 

Bon, c'est le bordel ce soir excusez-moi, où en étions-nous ?

 

Ah oui, le calme entre les tempêtes, c'est vrai…mais au fait ne serait-ce la même chose pour tout le monde ?

Je crois bien que si…en tout cas j'en ai la prétention. Voire l'arrogance…hé,hé, je déconne !

 

Enfin je ne déconne pas tant que ça, je sais que chacun fait finalement ce qu'il peut, rarement ce qu'il veut dans sa vie.

 

Mon Pedro, mon frère, mon autre moi-même, mon fidèle cousin, qui se reconnaîtra, m'a dit il y'a peu que j'étais une des personnes les plus nombrilistes qu'il lui ait été donné de rencontrer.

J'étais un peu vexé mais je ne peux lui donner tort, même si pour le coup ça n'était pas tout à fait vrai.

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'étais vexé mais je ne pouvais pas lui dire pourquoi, c'est con…

 

Néanmoins ce nombrilisme que je reconnais et tente d'atténuer avec une bonne dose de mauvaise foi, m'a souvent induit en erreur concernant mon environnement, les gens qui m'aimaient, et ceux qui me détestaient. Me pensant persécuté, nul, sans saveur, pas à ma place, mal-aimé, j'ai été visiter des contrées bien sombres en cherchant toujours à aller plus loin, encore plus loin. Plus haut, de plus en plus haut, jusqu'à ce que l'oxygène se raréfie et que l'on suffoque pour retomber lamentablement sur le bitume de nos désillusions.

Et je pensais n'être que le seul à souffrir le martyr, à avoir le droit de me malmener car c'est la seule chose qui me faisait me sentir vivant.

Inutile de vous dire que je sais maintenant que j'étais dans l'erreur. Que ma naïveté se confondait avec mon cynisme, oui je sais ça n'est pas compatible, mais je m'en fous et j'aime les saveurs douces-amères.

 

Et tout ça pour en arriver où ? Les années m'ont tanné le cuir, usé la tête et épuisé le corps, mais malgré tout par obstination et grâce à l'amour et la patience de quelques uns je suis toujours debout.

Je pensais en débutant le long chemin de la rédemption que je ne cherchais qu'à apaiser ma vie. A rendre ce putain de métronome un peu plus calme, un peu moins violent. D'un certain côté j'étais un peu triste de quitter les pentes des montagnes russes pensant que mes joies seraient moindres, mais au moins mes peines également le seraient.

 

Pfff parfois je me foutrais des baffes je vous assure ! D'ailleurs je m'en fous mais c'est un autre problème.

Ben oui parce que j'ai cherché une norme que je ne comprends pas, un milieu sans bruit débarrassé des excès du passé, de l'ivresse des profondeurs, du vertige des hautes cimes…

 

Mais si j'ai tué nombre de démons, si j'ai réglé des problèmes majeurs, si désormais je peux dire que je me connais un peu mieux qu'il y'a quelques années, je peux également affirmer que je ne suis pas fait pour vivre au milieu.

 

Ce qui est rassurant est que mes excès ont cessé de me consumer à une vitesse folle. Ce qui peut l'être moins est que j'aime encore me provoquer pour aller tutoyer les sommets, et finir le temps d'une nuit, d'une heure ou d'un instant, au fond. Tout au fond. Tout en bas…là-bas. Où il fait froid, ou on est seul.

 

Finalement moi qui pensais auparavant que j'aspirais à être comme les autres, alors que je ne désirais que me débarrasser de mes vilaines habitudes et de mes cruelles addictions, j'avais encore un bout de chemin à faire avant de le comprendre.

 

Toute ma vie, peut-être, je serai tenté de me jeter dans les coins, me cogner la tête contre les murs de temps à autre pour remettre ma caboche en place. Qui sait ? Pas moi en tout cas c'est certain…

 

Sont-ce toutes ces choses, tous ces ressentis difficilement exprimables, ces sensations étranges et parfois effrayantes, qui m'ont fait aimer celle que j'aime ?

Assurément non. Il y'a bien d'autres choses, il y'a tant de choses, mais il se trouve que je me vois si souvent en elle, que j'ai cessé d'être étonné et j'enlace avec enthousiasme cette vie qui s'offre à moi !

Elle est d'une telle complexité mâtinée d'une légère dose de nombrilisme (elle aussi…) qui tranche paradoxalement avec sa capacité à hurler son amour, à l'offrir comme le plus beau des présents, que vu de l'extérieur nous pouvons faire peur.

 

Nous on s'en fout d'effrayer quiconque, et d'ailleurs on n'y tient pas tant que ça (enfin je parle pour elle là…je vous promets d'en parler avec elle !).

Par contre nous ne sommes pas fait pour ces milieux que j'ai fantasmés au temps maudit des souffrances intolérables.

 

Ça j'en suis certain.

 

Parfois lorsque je vois ses yeux se perdre et que je sais que les vagues la submergent, je sais que je ne peux que lui tendre la main, je sais que jamais je ne lui dirai quoi faire. Je serai là pour elle, je suis là pour elle! Mais elle seule doit défaire les nœuds qui parfois l'entrave. Et puis on voit toujours la vie par le prisme de la sienne…de vie. Donc la sienne n'est pas la mienne, je peux parler en mon nom, lui dire ce que je pense lorsqu'elle le demande, m'opposer, refuser, débattre mais finalement, pour être passé par là et en être sorti cabossé mais bien plus vivant qu'auparavant, il m'arrive de me dire qu'elle doit aussi se fader ses propres murs, prendre ses propres coups...Mais elle les a déjà encaissés ces saloperies de coups. Encore et encore...

 

Sauf qu'il m'est parfois difficile de me sentir aussi impuissant, il m'arrive que la colère me submerge et que je me déteste de ne pouvoir l'aider…et puis je réalise, parfois un peu tard mais tant pis, que malgré tout, quelque part, je l'aide. Tout comme il lui arrive de le faire pour moi sans même le réaliser.

Hier soir je lui ai dit qu'elle était passionnante. Je n'avais encore jamais dit ça à personne. Mais ce terme lui va si bien ! Et j'aime nommer les choses, toutes les choses. Les idées comme les objets, les sentiments comme les gens. Passionnante de par son intelligence, la vivacité de ses mots, de ses traits d'esprits, de ses qualités que parfois elle se refuse à voir. Ce qui en est une de qualité que,moi ,je n'ai pas, à savoir la modestie. Mais bon j'évite de lui dire car elle réfute régulièrement les compliments que je lui fais. Mais tant pis c'est le jeu, je lui dis ce que j'ai envie de lui dire. Ce que j'ai besoin de lui dire, pas toujours ce qu'elle a envie d'entendre.

Passionnante car c'est la passion qui l'anime, tout le temps, jamais elle n'est médiocre.

 

Je sais bien que si tu me lis tu ne seras pas d'accord, mais ça rejoint ce que je viens d'écrire.

 

On s'est rencontré au sommet d'une montagne russe, on est monté ensemble dans le petit wagonnet branlant et bien qu'ayant un peu le vertige, on s'est pris la main pour vivre !

 

Je pourrais dire « vivre simplement », mais je sais que c'est pour vivre « passionnément ».

 

Je crois en elle. J'ai une foi incroyable en elle…La souffrance est un passage, elle n'est pas inéluctable, elle n'est pas obligatoire pour savourer l'ivresse de ces balancements excessifs que nous aimons tant…tu sais.

 

J'ai su en la rencontrant que je n'avais pas fini de voguer en pleine tempête, mais finalement c'est seulement ce à quoi j'aspire. Vivre intensément, passionnément, brillamment…

 

Alors au diable la mièvrerie et vivons !! Vivons en entier !!!

 

On n'achètera jamais notre tranquillité, d'ailleurs on a autant les poches percées elle que moi. On ne monnaiera jamais notre intégrité…

 

Voilà aussi pourquoi je l'aime.

 

Il parait que la lutte continue ? Personnellement je ne vois pas grand-chose venir…la prochaine fois on parlera politique, ça détend toujours, mais ce soir je voulais parler d'elle, de moi et des montagnes russes.

 

Hasta Siempre !!!



19/01/2010
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