Le colosse titubant
L'Europe est morte,
vive l’Europe !
Aujourd’hui j’ai
envie de parler de la Grèce et, un peu, de ce magnifique métier qu’est banquier.
Alors débutons et résumons
un peu
C’est un fait. En
même temps ça n’est pas ce qu’on lui demande.
D’ailleurs on lui
demande quoi ? J’aimerais bien le savoir, mais ça n’est pas le sujet.
Donc
Mais
Vous avez le droit
de ricaner…voire de rire à gorge déployée.
On nous a même vendu
la solidarité européenne vous vous rappelez ? Si, si je vous assure,
adhérer au traité de Lisbonne ferait de nous des battants, et selon le vieil
adage capitaliste les forts entraîneront les faibles vers le haut et tout le
monde sera plus riche, donc plus heureux.
Tirer vers le haut
ou bien écraser et subir la douloureuse loi de la sélection naturelle ? Je
ne sais plus en fait…
Donc
A ce niveau c’est
même totalement abscons de parler chiffre, enfin pour moi, apparemment pas pour
Goldman Sachs, mais ils ont tout compris eux.
On pourrait dire
qu’ils n’avaient qu’à faire gaffe à leur pognon, mais en même temps tout pousse
les états à s’endetter. C’est relativement normal jusqu’ici, j’en conviens. Et
vous me direz que certes ils ont emprunté de l’argent et vécu à crédit mais ce
fut certainement pour de bonnes raisons, comme investir dans la recherche, les énergies
renouvelables, l’emploi ou l’éducation…bah même pas.
Les états
s’endettent pour faire tourner la machine uniquement, c’est un peu con en fait
quand on y pense. Bon, tout tournait plus ou moins bien jusqu’à ce que quelques
facétieux banquiers se mettent à fourguer des produits pourris aux états, les
fameuses « subprimes », qui ont entraîné tout le monde vers le fond.
Enfin pas « tout » le monde, les fonds spéculatifs et les banques
d’investissement vont plutôt bien et ils vous embrassent !
Quand le Togo ou
(Bon, là imaginez
une musique entraînante et un nuage de fumée duquel sort le gros Strauss-Kahn
en slip rouge et portant une cape siglée d’un gros $...c’est pas évident à
rendre et ça prend de la place, faites un peu marcher votre imagination ça
m’arrangerait…merci !)
Mais en Europe ça
n’a pas de sens, on a la même monnaie, on fait partie du même espace économique,
on est soumis aux mêmes lois supra nationales…les USA ne font pas appel au FMI
pour financer la dette Californienne, ça serait aberrant non ? Et bien pas
tant que ça en fait.
Alors les chefs
d’états européens se sont réunis voilà quelques semaines afin de devancer le
scandale d’un pays européen sous tutelle du FMI et en bombant le torse ont
affirmé en cœur que s’il le fallait vraiment ils prêteraient à
Papandréou, qui est
bien courageux je trouve car s’est retrouvé élu pour résoudre le merdier, un
peu comme un Obama sauce blanche salade oignon, a dit « Chiche ».
Le voilà donc en
train de monter un dossier pour emprunter quelques 40 milliards d’Euros…mais
personne ne veut lui prêter.
« Merde »
se dit-il, « m’aurait-on vendu du vent ? Je n’ose y croire car Nicolas
Sarkozy lui-même s’est engagé à tenir cette promesse, et j’ai cru comprendre
qu’il n’était pas homme à se dédire de sa parole. »
Sacré George,
il reste stoïque je trouve.
Seulement voilà, un
problème de taille se pose (et ça arrange un peu tout le monde en fait) et ce
problème se nomme l’Allemagne.
Oui, je sais on a
déjà entendu ça dans l’histoire du XXème siècle…on y reviendra peut être plus
tard, qui sait ?
L’Allemagne donc, où
vont avoir lieu des élections législatives très prochainement, n’a pas très
envie de casquer. D’autant plus que c’est elle qui doit prêter le plus, environ
8 milliards (
Et Merkel n’a aucune
envie de ne pas rester Chancelière. Il parait que tout sera plus simple après
les élections, mais c’est aujourd’hui, voire hier, que les Grecs ont besoin de
blé !
C’est inextricable
non ?
Mais d’ailleurs je
me pose une question : Comment ça se passe un prêt aussi important ou tant
de monde semble impliqué ?
C’est assez simple.
Les banques prêtent
à un taux d’intérêt de 3 ou 4 % aux pays qu’elles jugent
« solvables ».
Ces pays prêtent à
un taux d’intérêt de 5, 6, 7 voire 8 % à
Donc tout le monde
se fait du pognon sur le dos de
Si
Qui a dit que les
banquiers étaient des raclures ?
Je suis d’accord
vous pouvez vous rasseoir.
C’est écoeurant, et
pendant ce temps c’est le peuple Grec qui morfle…je vous laisse méditer la
morale de l’histoire qui est loin d’être terminée.
Ma conclusion de ça
est que le traité de Lisbonne, entre autre, mais c’est le dernier donc c’est
lui qui prend, est une vaste fumisterie. La solidarité européenne n’existe pas,
l’Europe n’est plus rien, et ce qui nous assura plus de 60 ans de paix relative
ne signifie plus aujourd’hui grand-chose.
Car finalement ce
qui fait la grandeur de l’Europe, pour l’instant, est qu’elle a assuré la paix
sur un continent qui, depuis que le monde semble monde, n’avait jamais réussi à
ne pas s’entredéchirer.
Il y’eu certes
l’ex-Yougoslavie, qui fut une abominable boucherie, mais malgré tout l’Europe
réussit à amortir les conséquences dramatiques de ce conflit.
Or sans une Europe
forte, unie et tant soit peu solidaire que se passe-t-il ?
Les extrêmes
remontent, gagnent du terrain. Les nationalismes s’exacerbent et les dérapages
deviennent monnaie courante, puis anecdotique et enfin inaudibles tant ils sont
nombreux.
Et un jour un homme
politique Polonais fustige les « juifs sentant l’oignon ». Et puis
on entend un dirigeant Italien déclarer que les « Roms sont plus
difficiles à éliminer que les rats ». Jusqu’au moment ou finalement on a
basculé d’un système qui , bien qu’imparfait, unifiait les nations, à une mosaïque
de petits états apeurés et près à faire passer leurs frustrations et leurs
haines sur l’autre.
Il faut comparer la
situation de l’Europe à la fin des années 1920 à celle d’aujourd’hui, et
constater avec effroi que l’histoire, implacable se répète encore et encore.
Certes l’époque est
différente, les schémas sont différents et surtout nous avons vécu l’holocauste
voilà 70 ans.
70 ans c’est peu,
néanmoins de moins en moins de survivants restent pour témoigner, pour alerter
et pour ressentir ce qu’ils ont tant souffert.
Dès lors la Shoah,
l’atrocité de la guerre, le sang et la poudre sont des concepts qui deviennent
flous, abscons, presque pittoresques parfois.
Le monde a
incroyablement changé et pourtant…tout est réuni aujourd’hui pour que le pire
soit possible.
Lorsque je parle de
ça on me rit au nez. Je ne sais pas trop quoi en penser.
Mais il se fait
tard, je dois vous laisser et si j’aurais aimé parler des prisons privées aux USA, de
la chute du nazisme en 1945, des élections législatives en Hongrie ou bien de la
sordide manipulation à laquelle s’adonne actuellement le gouvernement
concernant le voile intégral, il faut savoir en garder pour plus tard.
Ce que nous
tenterons de faire, cela va de soi.
Je terminerais par
une citation bien connue de Jean Paulhan à laquelle je me réfère souvent
lorsque j’ai la sensation que l’espoir m’abandonne, que la lassitude me
gagne :
« Tu peux serrer une
abeille dans ta main jusqu'à ce qu'elle étouffe, elle n'étouffera pas sans
t'avoir piqué, c'est peu de chose, mais si elle ne te piquait pas, il y a
longtemps qu'il n'y aurait plus d'abeilles. »
Hasta Siempre
Camarades…
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