Zone libre

Zone libre

Jour blanc

Quelques notes de piano, la voix rocailleuse de Monsieur Tom Waits qui s'étire sur un vieux blues crasseux, la neige qui recouvre Paris et tombe devant mes yeux encore gonflés par le manque de sommeil…j'avoue que j'ai connu de pires matins !

En plus depuis que je l'ai rencontrée, putain que je suis heureux, alors forcément je m'extasie devant 4 flocons pourris qui viennent saloper les trottoirs. Et j'en suis ravi…néanmoins il ne faut pas non plus oublier les fondamentaux et ça fait un bail qu'on n'a pas fait un petit tour d'horizon du monde en déliquescence qui chaque jour s'enfonce un peu plus vers le chaos.

C'est marrant c'est au moment ou plein de choses prennent du sens dans ma vie, que je perd le fil du merdier planétaire…enfin bref, c'est pas grave.

 

Bon ! C'est pas tout ça mais on commence par quoi ?

Je vous proposerais bien de parler de cette tanche de Christian Estrosi mais le mérite-t-il ? Assurément non, mais par contre sa dernière ânerie proférée figurera certainement en bonne place dans le palmarès de la connerie politique de l'année.

Je ne parle pas du couvre-feu imposé aux mineurs de moins de 13 ans dans sa ville de Nice. Histoire de protéger les « gens honnêtes » des racailles et autres zazous ! Non ça c'est une connerie, mais plus réfléchie, plus calculée, planifiée…et moi ce que j'aime chez ce gros beauf c'est sa spontanéité ! Dès lors que ses deux neurones commencent à s'agiter on est rarement déçu.

J'imagine un déjeuner entre lui et Frédéric Lefèvre…j'en ai les larmes aux yeux !

Donc qu'a dit ce monsieur Estrosi, ministre de l'industrie, député-maire de Nice, président du conseil général ou régional peu importe, et encore un ou deux petits mandats qui coûtent pas grand-chose et rapporte pas mal ?

Et bien il a dit ceci : 

« Si, à la veille du second conflit mondial, dans un temps où la crise économique envahissait tout, le peuple allemand avait entrepris d'interroger sur ce qui fonde réellement l'identité allemande, héritière des Lumières, patrie de Goethe et du romantisme, alors peut-être aurions-nous évité le naufrage de la civilisation européenne. »

…faut quand même se pincer pour y croire.

 

Je ne sais pas ce qu'il foutait à l'école durant ses cours d'histoire, mais je doute qu'il écoutât attentivement son professeur.

En 1939 Hitler est au pouvoir depuis 6 ans déjà, les lois anti-juives sont en application, aucun parti politique d'opposition n'est autorisé et Goebbels manie la propagande avec un certain talent il faut lui reconnaître ça.

En posant les bases on se dit que les conditions ne sont peut être pas totalement réunies pour qu'il ressorte autre chose que de la bouse.

 

Sans déconner, comment un type qui a finalement pas mal de responsabilité, est ministre, a donc du pouvoir, une influence certaine, peut sortir un truc aussi énorme ?? Les bras m'en tombent. C'est totalement effrayant je trouve, car les limites du supportable sont sans cesse repoussées dans la république Sarkozyenne.

Ce putain de « débat » sur l'identité nationale était nauséabond dès le départ, mais finalement on laisse s'exprimer les extrémistes, les fachos, la bête avance lentement mais très sûrement. Parce que laisser entendre que le IIIème Reich était un régime qui permettait le débat d'opinion et au sein duquel la notion de « vivre ensemble » existait est monstrueux. Cette interprétation de l'histoire était l'apanage du front national si vous vous rappelez bien. Et Le Pen se bouffait des procès à chaque dérapage. Désormais c'est la droite républicaine qui en plus d'être composée d'idiots se découvre aussi raciste et autoritaire que l'extrême droite.

Le glissement est quasiment imperceptible, mais petit à petit les esprits se formatent, et un jour ils seront près à amener au pouvoir un type encore plus dangereux que le nabot.

Et ce jour-là il sera trop tard.

 

Estrosi est un gros con réactionnaire. J'attends la contradiction avec avidité…

 

Bon, dossier suivant…Copenhague ou Johnny ?


Allez un petit tour au Danemark (et pas en Norvège, mea-culpa pour mon erreur commise voilà peu et ici-même), allons voir s'il y'a encore quelque chose de pourri en ce royaume !

 

Très naïvement je pensais que les diplomates préparaient leurs dossiers en amont, qu'ils discutaient au préalable et qu'ils se réunissaient ensuite pour finaliser les accords et autres compromis. A la limite ils précisaient quelques points, modifiaient éventuellement un texte dont la majeure partie était déjà écrite…ben non, ça ne se passe pas comme ça apparemment.

Ça fait deux semaines qu'ils sont là-bas, un bordel monstrueux qui a dépassé tout le monde et la montagne n'accouche même pas d'une souris. On est au même point qu'il y'a 15 jours ! Bonjour le bilan carbone pour le coup, parce que ça consomme un diplomate, faut pas croire.

J'en avais un avant quand j'habitais à la campagne, j'ai du m'en séparer en arrivant à Paris parce que ça me faisait mal au cœur de le voir vivre toute la journée dans 30 m2, et ben ça bouffe !! Et ça se lave beaucoup aussi. Enfin le mien était très propre.

 

Mais revenons à nos moutons. On nous dit que la planète se meurt, qu'il y'a urgence, que chaque jour qui passe nous enfonce encore un peu plus dans le merdier et vers une catastrophe écologique majeure, mais finalement rien ne peut vraiment bouger.

Ils ont la volonté de changer les choses mais une trouille panique d'agir. C'est assez édifiant je trouve. Ce matin Bernard Maris comparait ces tergiversations concernant le climat ou bien même la régulation des règles du jeu de la sphère financière, à l'entre-deux guerres. J'ai trouvé ça pas mal. A l'époque les réunions au sommet entre états se succédaient avec les meilleures intentions du monde apparemment mais (et l'histoire nous l'a prouvé) sans avoir le courage d'agir réellement.

En gros ils se demandaient si aller casser la gueule d'Hitler n'allait pas faire le lit des bolcheviques qu'ils craignaient plus que les nazis si j'ai tout compris.

 

J'ai conscience de la complexité des systèmes, j'ai conscience de la difficulté de ne pas perturber trop profondément l'équilibre précaire qui est la règle depuis la révolution industrielle et qui devient de plus en plus compliqué à conserver, néanmoins ces réactions de repli, de refus du changement et cette peur d'agir nous sera un jour très préjudiciable. Je ne sais pas quelle catastrophe exactement on va se prendre sur le coin du bec, mais l'histoire nous montre que de ces situations attentistes et frileuses sort généralement le pire de ce que l'homme est capable de faire.

Et il est super capable de mal faire l'homme. Il est champion dans le domaine !

 

Au final le nord veut conserver ses avantages, son niveau de vie. Le sud en a plein le cul d'être exploité et d'avoir faim. Et pour ceux qui ont le pouvoir, le changement est effrayant car cela peut entraîner une perte d'influence et c'est désagréable quand on y pense…

 

Mais la réalité est bien qu'un milliard d'humains se couchent le soir en ayant faim. Que 5% de la population possède 80% des richesses. Ces deux données sont suffisantes pour avoir la volonté d'agir.

Le spectacle offert à Copenhague est simplement navrant tout autant qu'angoissant. De vrais amateurs !

 

Enfin bref, on verra bien et j'espère me tromper.

 

La phrase que je retiens de ce sommet vient d'Hugo Chavez, que j'ai bien aimé un jour et puis plus vraiment mais je m'en expliquerai un autre jour. Et bien mon Hugo a déclaré « Si le climat était une banque vous l'auriez déjà sauvé ».

C'est un peu démago mais j'aime le style. C'est direct, ça veut bien dire que ça veut dire, sans fioritures et finalement il a un peu raison le gros…

 

A part ça il neige, c'est beau.

 

A bientôt et comme on a coutume de dire ici : Hasta Siempre la lutte ne fait que commencer !! (Et elle patine un peu là je trouve)



18/12/2009
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 2 autres membres