Zone libre

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Cette extrême-droite qui nous gouverne

Et sinon, ça s’arrête quand les conneries là ?

Qui va siffler la fin de la récréation ? Normalement la tâche incombe à celui qui incarne l’autorité, la sagesse. Celui qui a du recul face aux évènements, qui tel un aigle majestueux vole si haut qu’il est inaccessible, que rien ne peut l’éclabousser, que la merde ne peut l’atteindre. Et puis, à l’instar du rapace, sa vue perçante lui offre une acuité sans égal, celle qui lui permet de prendre les bonnes décisions.

En Iran ce rôle est tenu par le guide suprême de la révolution. On ne peut pas dire que ça soit généralement des acharnés des droits de l’homme les ayatollahs, mais pourtant ils réussissent à apaiser les tensions, à recadrer l’action gouvernementale…c’est dire le niveau du dit gouvernement, mais bon, passons.

En Lybie par exemple, ce rôle est tenu par Kadhafi. Je ne sais plus de quel titre stupide il s’est affublé, mais pourtant son autorité n’est pas contestée. Enfin, elle peut l’être mais alors pas longtemps, pas fort et surtout pas plus d’une fois. Il n’est pas évident de contester six pieds sous terre.

Au Royaume-Uni, c’est la reine, ce vieux macaron tout rose et tout fripé qui fait office d’arbitre. J’entendais la semaine dernière un document radiophonique très touchant datant de la bataille d’Angleterre en 1940 ou la princesse Elisabeth, future reine d’Angleterre, 14 ans à l’époque, s’adressait aux enfants de son âge leur demandant de tenir bon face à la barbarie et à l’enfer que provoquaient chaque soir les monstrueux bombardements de civils de la Luftwaffe. C’était incroyable d’entendre cette petite fille s’adresser de la sorte et avec tant de courage à ses compatriotes, cette sortie médiatique contribua à asseoir l’autorité de la dame et désormais elle serait respectée jusqu’à la fin de son règne, quoi qu’elle fasse. Aujourd’hui encore, chaque Britannique porte sur sa souveraine un regard plein de bienveillance et une confiance inaltérable.

En France, régime démocratique parlementaire ou le président de la république est élu au suffrage universel, ce dernier se doit d’être au-dessus des partis selon la formule consacrée. D’une part étant élu au suffrage universel, il se doit d’être le président de tous les français. D’autre part dans une démocratie, la majorité au pouvoir ne peut pas ignorer totalement l’opposition. Quelle soit politique ou simplement citoyenne.

Elle peut la mépriser, la railler, la combattre mais pas l’ignorer. Encore moins la bâillonner. Sinon on n’est plus dans une démocratie, et dans ce genre de cas les mots ont un poids écrasant.

 

Sarkozy est un mauvais président. Dire ça n’est ni une nouveauté, ni même une surprise, du moins pas pour au moins 47% des français. Chirac aussi était un mauvais président, néanmoins malgré les casseroles toutes plus bruyantes les unes que les autres qui lui collaient au cul, il avait réussi à conserver un minimum d’autorité et surtout de respect voire d’estime de la part du peuple.

J’ai durant des années hurlé contre ce président qui se comportait plus comme un chef de bande mafieux qu’autre chose, j’ai rêvé qu’il se retrouve devant un tribunal histoire qu’il paie pour ses turpitudes (nombreuses les turpitudes hein ! 50 ans de vie politique ou presque ça en fait des pots-de-vin.).

 

Si un jour on m’avait dit que je regretterais Chirac je pense que j’aurais ri de bon cœur avant de balayer avec mépris cette idée saugrenue.

Et bien je crois que j’en arrive à le regretter le vieux…

 

En trois ans de présidence le gnome a réussi à cristalliser contre sa propre personne une haine farouche, violente et en rien exutoire, ne croyons-pas ça.

 

Combattre l’action politique d’un dirigeant, la critiquer même simplement, est un impératif de la démocratie. C’est normal, rassurant et vivifiant.

Haïr l’homme qui incarne cette action est très déstabilisant.

On ne construit rien sur la haine, par contre on saccage beaucoup. Depuis trois ans le régime Sarkozyste saccage, détruit, divise le pays et instille la haine à tous les niveaux.

Haine de l’étranger, des pauvres, des fonctionnaires et j’en passe pour ses partisans. Haine de sa bande de soudard pour ses opposants.

Le débat est noyé dans la haine. Il ne peut rien en sortir de bon, et lui, Sarkozy, devrait avoir la possibilité d’apaiser tout ça, mais de fait, s’étant jeté à corps perdu dans la mêlée il est plein de merde. Il n’a rien compris au concept de l’aigle surplombant le monde. Il est souillé, ce qui le rend incapable de se poser en arbitre. On ne peut être joueur et arbitre, juge et partie. Mais là encore, ce concept semble lui avoir échappé.

Cet homme est un mystère, chacun loue son intelligence, sa vista, son cynisme assumé qui en font un animal politique capable de sentir les évènements et leurs conséquences bien avant qu’ils n’arrivent. Moi le premier lors de sa campagne présidentielle, outre l’abjection que déjà le personnage générait en moi, je ne pouvais que constater qu’il était brillant dans son genre.

Mais il ne l’est plus, peut-être finalement ne l’a-t-il jamais été ?

Haïr cet homme ne fait aucun bien, hurler de rage suite aux abominations que peuvent dire ses affidés, ou plutôt la bande de lèches-cul décervelés que constitue sa garde rapprochée, les Estrosi, Hortefeux, Bertrand, Lefevre, Ciotti, Mariani et j’en passe ; ne fait qu’ajouter à la frustration et à la peur.

 

Oui j’ai peur de demain. J’ai peur parce que je ne vois aucun signe annonçant la fin du massacre démocratique et moral qui est en train de se produire en ce moment.

 

Je soutiens évidemment intégralement ce que dit Vivane Reding et par sa voix, la commission européenne en son ensemble. Je n’ai pas toujours été tendre avec cette commission, je ne serai jamais d’accord avec les concepts économiques et sociaux qui sont prônés en son sein, mais pour une fois que la volonté de recadrer les choses sur le plan politique, éthique, moral et humain se manifeste, ne boudons pas notre plaisir.

 

Il faut que l’Europe sanctionne lourdement la France qui a menti, qui méprise la commission et est en train de perdre toute influence au sein de l’Europe.

Nous moquions l’Italie de Berlusconi, l’Amérique de W. Bush, nous voilà dans la même situation.

 

La dernière saillie du nain sur le fait que, si elle le désirait, Mme Reding pouvait accueillir les Roms qu’il expulse au Luxembourg, est d’une rare stupidité.

Quel mépris…quelle bêtise, quelle vulgarité.

 

Viviane Reding en tant que commissaire chargée de la Justice parle au nom de la commission, qu’elle soit Grecque, Espagnole ou Bretonne n’y change rien. Elle ne parle pas au nom de son pays d’origine, et heureusement d’ailleurs.

La réaction de Sarkozy, qui arrive soit dit en passant 3 heures après qu’il ait appelé au dialogue apaisé, ce qui démontre si besoin était qu’il est psychiquement très atteint, est symptomatique de ce que nous appelions il y’a encore quelques mois « l’extrême-droite ».

 

En mélangeant tout, en faisant des raccourcis d’une telle bêtise, d’une telle ignorance, il nous prouve une fois de plus que désormais l’extrême-droite est au pouvoir en France.

En effet dans le même temps le FN, par la voix de je ne sais plus quel vil sympathisant ou dirigeant, déclarait que la France (sous-entendu Grand pays arrogant) n’avait pas à se faire dicter sa conduite par un « nano-état », dixit le Luxembourg.

Même rhétorique, mêmes arguments, même incapacité à comprendre ou bien même manque de volonté à comprendre pour les moins cons d’entre eux.

 

Alors il parait que le peuple Français ne serait pas si outré que ça des postures fascisantes du gouvernement, que finalement ces Roms font quand même chier à vouloir laver les pare-brises de bagnoles au feu rouge avec leurs doigts sales et leurs dents en or…il parait.

Mais qui peut dire ça ?

Les instituts de sondage ? En moins de 10 jours suite au discours de Grenoble ils ont prouvé tout et son contraire.

Quelle confiance leur accorder ?

Aucune à mon avis, du moins pas sur ce genre de sujet si dangereux, si glissants.

 

Ce midi, Barroso, agacé au plus haut point par le mépris des dirigeants français vis-à-vis de la commission, s’est énervé contre le petit homme. Les mots, d’après le premier ministre Hongrois, furent très violents.

Jusqu’où va aller cette crise ? Quelle est la limite que les Sarkozystes ne manqueront pas de franchir ?

 

Quand j’entends Lellouche dire que la France est un grand pays et que la commission européenne, finalement, il l’emmerde, je tombe des nues.

 

Ces gens n’ont pas compris ce qu’avaient faits les pères fondateurs de l’Europe. Ils piétinent la mémoire de tout un peuple, et pire que tout le font avec une arrogance crasse.

 

La France n’est plus un grand pays, et ça fait un moment que c’est ainsi. La France est un genre de musée avec vue sur la mer, c’est tout.

La France sans l’Europe n’est rien, l’Europe sans la France s’en sortira très bien.

Aujourd’hui le soutien le plus franc que Sarkozy ait reçu vient de Berlusconi et de la Ligue du Nord, parti raciste, xénophobe et hautement anti-européen.

 

C’est triste. Mais ça me donne de l’espoir. L’espoir qu’ils appuient définitivement sur le champignon afin de se bouffer le mur comme il semble qu’ils aient l’intention de le faire.

 

L’ambiance ici est dégueulasse vous ne trouvez pas ? L’électricité est palpable, et la seule personne qui institutionnellement devrait calmer tout ça, rassembler un minimum les français, ne fait que cliver…encore et encore.

Jusque dans ses propres rangs.

Nous ne parlerons même pas des affaires internes au pays comme Woerth ou les retraites, et pourtant il y’aurait à dire…énormément à dire.

 

Sarkozy se targuait d’avoir « tué le job » de ministre de l’intérieur pour 10 ans.

Il a assurément dégueulassé abondamment celui de président de la république.

 

J’espère qu’il le paiera très très cher.

Ça ne sera, de toute façon, jamais assez…

 

Hasta Siempre Camarades.



16/09/2010
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